L’assassinat d’adeptes du gourou Joseph KIBWETEERE du “ mouvement pour la restauration des dix commandements de Dieu ” sous des mobiles apocalyptiques millénaristes en Ouganda à l’an 2000 peut nous faire craindre aussi le pire en RD CONGO. Pour certains compatriotes la bible édulcorée s’institutionnalise et régit désormais la vie quotidienne notamment la solution à tous les maux par des jeûnes et prières. Or, il me semble que l’usage à bon escient des extraits bibliques aurait du renforcer le devoir des descendants d’Adam de perpétuer l’œuvre du créateur : améliorer notre existence sur terre par le biais de développement de notre patrie. Tous nos gestes devraient en l’occurrence converger vers la recherche du bonheur et de l’épanouissement dans notre société dans laquelle existe une interdépendance entre les citoyens.

Mais la récente lecture de la Bible par certaines religions sectaires et pour des mobiles plutôt lucratifs couve un danger pour notre communauté : L’enrichissement sans cause des gourous par la paupérisation des ouailles désœuvrées dangereusement en abus de faiblesse nous interpelle pour un sursaut d’éveil national. Un constat amer appelle les observations édifiantes suivantes :

I. L’ABANDON DU TRAVAIL AU PROFIT DU “ CULTE BUSINESS ”

Un sondage sur un échantillon de cent compatriotes “ RDCiens ” ne peut nous laisser indifférents : Selon mon analyse, une cinquantaine dont certains ont élu domicile dans des “ églises ” passe leur temps à prier, à jeûner et à éplucher la bible en ignorant l’entretien du quotidien. Une trentaine autre vit dans l’insouciance des danses et précaires plaisirs mondains notamment la bière, la musique et les femmes ( d’où le sobriquet de BMW “ Beer Music and Women ”), une quinzaine patauge dans de prétendus discours politiques et divers projets pour développer le pays mais en réalité plutôt pour assouvir leurs ambitions personnelles égoïstes et seulement une poignée se sacrifie pour travailler sérieusement pour l’essor du pays. Mais quelles sont les assises de ce phénomène qui malheureusement rend tout un peuple amnésique et amorphe par l’anesthésie cultuelle ?

La misère et la crise économique ont créé de nouvelles vocations notamment celles des “ prophètes ”, pasteurs (passe-temps, PASTA) et autres autoproclamés 13ème apôtres ou “ Hommes de Dieu ”, auteurs du “ troisième testament ”. Une nouvelle profession, un meilleur moyen d’atteindre l’opulence à moindres frais. Ces derniers prédateurs, sans autres activités que celle de manipuler à leur faveur “ la parole de Dieu ”, bons éloquents et prédicateurs d’un autre âge s’enrichissent au détriment d’adeptes naïfs et crédules par la magie de certains versets bibliques appris en avance par cœur.

La prière, pour certains devient une drogue pour oublier la misère et autres tracasseries quotidiennes. Soucieux de satisfaire leurs ventres et bas-ventres, ces “ Hommes de Dieu ” sabordent la société en sommant leurs ouailles à choisir entre leurs familles biologiques et celle de Dieu (avec des frères et sœurs en Christ). Obnubilés par des “ Prophètes ” adeptes des miracles, des malades désertent les hôpitaux pour se réfugier avec leur maigre fortune chez leurs gourous dans une perspective de guérison par des jeûnes et prières. Une mise en danger de la vie d’autrui, un abus de faiblesse juridiquement condamnable.

Par contre, pour les Pasteurs, “ hommes de Dieu ” et autres évangélistes et prédicateurs astucieux du “ culte-business ”, les saintes écritures constituent un outil idéal pour escroquer les naïfs croyants. Ils passent du livre des prières au livre des comptes financiers pour rentabiliser les “ voix du Seigneur ” en monnaie trébuchante et sonnante. (Mbongo ya Nzambe). La vague capitaliste religieuse américaine déferle désormais sur la RDC. Aux USA, le BUSINESS est une religion (IN GOD WE TRUST figé sur le billet vert) et la religion c’est du BUSINESS (les pasteurs et télé-évangelistes sanctifient des millions de dollars de dîmes et roulent en LINCOLN). Au pays de l’oncle SAM, la religion devient un BUSINESS politique, un outil de campagne électorale pour racoler les voix des ouailles.

Or il est de notre devoir de venir au secours des nôtres avant qu’il ne soit trop tard. Les générations futures pourront nous condamner de non assistance à des RD-CONGOLAIS “ abusés spirituellement ” en danger ! Ci-dessous une anecdote qui pourra nous édifier sur la gravité de ce drame.

II. L’EXPLOITATION DE LA PEUR DE LA FIN DU MONDE

A la veille de l’an 2000, alors que les prédications les plus loufoques nous annonçaient l’imminence de la fin du monde, je débarquais en région parisienne au domicile d’un compatriote aussi autoproclamé “ Pasteur ” et “ Homme de Dieu ”. Comme d’habitude, il était entouré d’une dizaine d’adeptes pour visionner les cassettes vidéo des témoignages, prédications et autres visions. Le matériel vidéo était systématiquement éteint à la fin de chaque séance pour éviter aux adeptes tout contact avec les médias jugés sataniques. En effet, la communauté n’avait droit ni aux émissions de radio télévision, ni à la presse écrite. Seules les prédications du “ Pasteur ” et “ la parole de Dieu ” avaient droit de cité. En conséquence, ces pratiquants fanatisés ne savaient rien de ce qui se passait dans le monde et autour d’eux : Pire les inondations à Kinshasa et l’état de guerre à l’Est de la RD Congo étaient inconnus pour ces compatriotes qui négligeaient leur vie terrestre dans l’attente de la fin du monde et leur vie éternelle au paradis ( Esengo na lola)! Ils veillaient à l’instar de “ Luc 2, 11 ” ( restez éveillés et priez en tout temps) au lieu de travailler. Et pourtant, même les moines (trappistes) travaillent et restent informés sur le monde extérieur par un membre de la communauté chargé de revue de presse lors des repas !

Face à mes pertinentes remarques de sursaut pour ramener mes congénères à la raison et à s’informer, le pasteur et ses adeptes répondirent comme un seul homme que “ seules les informations divines en direct du paradis les intéressaient ! ”. Très surpris, j’ironisais à mon tour en prenant mon verre de vin avec modération, un sacrilège pour eux, mais pour moi une manière de perpétuer la mémoire de Jésus : Luc 22 :19-20 ; “ Continuez à faire ceci (boire du vin) en souvenir de moi ”. Et de surenchérir que le premier miracle du Christ était la transformation de l’eau en vin lors des noces de Cana en Galilée (Jean 2 :1-11) !
Or, il y a péril en la demeure, le danger est parmi nous car cette vie marginale sous prétexte de la Bible a atteint de nombreux intellectuels congolais et rongent l’autorité publique tel un vers dépèce une poutre en douceur. Des révérends – charlatans adeptes des miracles et guérisons imaginaires truquées ont pignon sur rue. Dans certains pays d’Afrique, l’on murmure que des prédicateurs membres de la mouvance gouvernementale animeraient des assemblées dominicales et autres veillées nocturnes. D’une part les cumulards de mandats “ pastoraux ” et autres fonctions politiques ont pignon sur rue. Certains directeurs de cabinet disposeraient d’un budget de “ prière ” pour le pouvoir. Et c’est par leurs “ visions ” qu’ils proposent aux autorités les candidats ministres et PDG. Le titre “ pasteur ” ou “ évangéliste ” prime désormais celui du “ professeur ” ! La musique divine “ nzembo ya nzambe ”, supplante désormais la musique mondaine “ le dombolo ” .
Des hommes d’affaires auraient créé la “ Chambre de commerce international chrétien ” dans certaines villes ”, peut être selon moi une autre manière d’avoir DIEU pour associé et fructifier le magot de la dîme, les fameux “ MABONZA ” !

III. UN DERAPAGE BIBLIQUE POUR UN AVENIR INCERTAIN.

Alors que l’on assiste à une prolifération des lieux de prières, les Congolais n’ont jamais été aussi méchants à l’égard de leurs congénères. D’une part, les vices étant désormais des vertus, ils prétendent aimer Dieu qu’ils ne voient pas alors qu’ils détestent leurs compatriotes qu’ils voient ( 1 Jean 4, 20). L’égoïsme, l’intérêt matériel et le goût du lucre ont pris le pas sur des valeurs comme le respect d’autrui et l’honnêteté. D’autre part les administrés n’ont plus de penchant pour le travail ni pour l’effort, le “ MARANATA ” proche devant anéantir l’univers. D’où la torture de leurs corps par des jeûnes inutiles et autres privations, l’abandon de la construction du pays en attendant la vie céleste “ Esengo na lola ”! Et pourtant Dieu aurait donné l’instruction aux israélites de respecter leur corps (Lévitique 19 :28) et à traiter ce même corps avec respect (Romains 12 :1) (kopesa nzoto kilo). En effet, “ jamais personne n’a haï sa propre chair ; mais il la nourrit et en prend soin ” (Ephésiens 5 :29).
La Bible condamne aussi les crédules et les naïfs: “ Le stupide croit tout ce qu’on lui dit ” (Proverbes 14:15). Mais pour nos gens qui prient (BANDIMI), à l’imminence de l’apocalypse, l’être humain n’aurait plus rien à faire sur terre sauf prier ! “ Soyez vigilants, car nul ne connaît ni le jour ni l’heure ” ( Mathieu 24,42). “ Restez éveillés et priez en tout temps ” ( Luc 2, 11). En conséquence, l’abandon de la médecine au profit des jeûnes et prières prôné par des Pasteurs mérite des actions en justice aussi bien au titre de l’abus de faiblesse que de la mise en danger de la vie d’autrui et la non assistance à personne en danger.
D’aucuns pourront nous reprocher notre immixtion dans la vie privée pieuse de nos congénères alors que notre société ne peut s’épanouir que par l’interaction et l’interdépendance entre les individus. L’amélioration de notre vie sur terre et le progrès sont le fruit de l’effort de toute la communauté à l’instar d’une course de relais avec passage de témoin : Ainsi le retard des uns a pour conséquence de freiner les autres dans notre élan de développer notre patrie. Il est de notre devoir de réveiller nos compatriotes de leur “ hibernation ” et engourdissement obscurantiste de prières et jeûnes pour les mettre enfin au travail. Contrairement aux idées préconçues, l’on dépend toujours à quelque degrés près des autres. En conséquence, sachant qu’en cas de décès, par exemple, l’on ne s’enterre pas soi-même, chacun doit adopter une attitude responsable et constructive face aux autres.

Nos “ Pasteurs ”, prédateurs de la dîme d’adeptes crédules arrosés des prédications et pseudo-miracles, manipulent avec tact la bible et la ruse des “ visions ” pour s’attirer les charmes des ouailles épouses des tiers alors qu’ils devraient “ demeurer eunuques pour le Royaume de Dieu ” (Mathieu 19,12). Ils oublient ce commandement : “ Tu n’auras point de commerce avec la femme de ton prochain pour te souiller avec elle ”. (Lévitiques 18,20).

Au moment où ils se proclament investis d’une mission d’annoncer la bonne nouvelle de Dieu (Luc 4,18), ils lorgnent plutôt le porte-monnaie de leurs victimes pour s’enrichir, créer des chaînes de télévisions et acquérir des biens de luxe. Pour préserver leurs privilèges, les pasteurs charlatans brisent des couples mariés et des familles entières en édulcorant des versets bibliques hurlés sur des adeptes naïfs, fragilisés et crédules: “ Ma mère et mes frères ne sont pas ceux qui sont dehors, mais plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu ”. (Marc 3,31-35). Ou encore “ Celui qui fait la volonté de Dieu, c’est lui qui est mon vrai frère, ma vraie sœur, ma vraie mère ! ” (Luc 8,21). Et pourtant dans le premier chapitre aux Corinthiens en réponse aux questions sur le mariage, Saint Paul exhorte de ne pas répudier le conjoint non croyant “ car le mari non croyant est sanctifié par la femme, la femme non croyant est sanctifiée par le frère… ” (1 Corinthiens 7 :1-15). Par ailleurs, la Bible condamne ce dérapage pastoral prédateur opportuniste auquel on assiste aujourd’hui: “ Malheur….aux pasteurs qui dispersent le troupeau… ” (Jérémie 23,1 et suivants) et “ Vous ne pouvez servir Dieu et l’argent ” (Mathieu 6, 24). Le pasteur a en conséquence plutôt une “ mission de servir et non d’être servi ”. (Marc 10,41-45). Même s’il devrait avoir droit à un juste salaire pour ses homélies (Mathieu 10,10), le rôle du pasteur n’est pas de faire de la comédie des pseudo-miracles, des roucoulements des pseudo-langues, visions et guérisons fictives ou truquées, exhibitions néanmoins condamnées par la Bible: “ Toi quand tu pries, ne te donne pas en spectacles! ”, (Mathieu : 6, 6).
Nos croyants (BANDIMI) néanmoins pharisiens, qui concurremment hurlent des prières stridentes à tête haute comme si l’Eternel était devenu malentendant se considèrent comme eux seuls les “ enfants de Dieu ” avec en prime une place bien réservée au paradis, les autres non croyant n’étant que de simples “ créatures de Dieu ” ou diables et sorciers en gestation infréquentables. En conséquence, priorité est réservée à l’obscurantisme des adeptes dans le dessein d’enrichissement sans vergogne. Lors de l’occupation de l’Est de la RD Congo, au lieu d’appeler à la résistance, certains pasteurs prêchaient : “Obéissez et soyez soumis” (Hébreux 13 :17) et “aimez vos ennemis” (Luc 6 :27) !

IV. DES SOLUTIONS POUR S’EN SORTIR

Or si nos congénères obnubilés s’adonnent naïvement à des jeûnes et prières obscurantistes et sont spoliés par des pasteurs véreux sans scrupules, qui va construire notre CONGO ?
La prolifération des sectes serait à mon avis un frein au développement de notre Patrie et la mise en danger de la vie d’autrui. L’on peut difficilement lutter contre cette religiosité par la création d’un délit de manipulation mentale dans un monde de liberté comme le projette le législateur français. Mais comment s’en sortir ? Des solutions, il y en a : J’en vois trois: D’abord une pertinente campagne d’information par le biais de la Bible même. Ensuite l’usage des théâtres pour caricaturer ces sectes. Enfin, fiscaliser ce “ culte business ”

1. Eplucher la Bible pour défier les pasteurs prédateurs.

* Il y a lieu de faire comprendre à nos compatriotes que la Bible à l’instar du Coran a été écrite par des êtres humains selon leur l’imagination et l’interprétation de leur environnement. Les “ songes ”, les révélations visionnaires et autres inspirations divines des prophètes étaient à la mode il y a plus de 2.000 ans notamment dans cette région du Moyen Orient, berceau de trois grandes religions monothéistes (Judaïsme, Christianisme et Islam).
Et pourtant à la prolifération des “ prophètes ” à l’époque biblique correspond au pullulement des “ pasteurs ” aujourd’hui qui se livrent à une interprétation anarchique de “ saintes écritures ”. L’exemple peut venir du Coran dont le commentaire est édulcoré pour tenir compte des intérêts égoïstes des protagonistes surtout les mâles selon que l’on est sunnite, chiite ou TALIBAN : A l’origine, tel musulman polygame jaloux soucieux de sauvegarder son harem de toute mésaventure extra conjugale aurait inséré dans le CORAN le commandement qui exigerait le port du CHADOR, l’idjab, le cache nez et l’analphabétisme aux épouses! La Bible notamment le nouveau testament serait aussi le fruit de l’interprétation du milieu sociopolitique de l’empire Romain qui était dirigé par un TRIUMVIRAT. Projection faite, pour les “ écrivains des saintes écritures ”, l’empire céleste serait aussi dirigé par un triumvirat divin “ Dieu le Père, le Fils et le Saint Esprit ” !

Il reste néanmoins à parier que c’est un travail de longue haleine de ramener à la raison un croyant fanatisé figé sur l’apocalypse et le MARANATA. Nos frères et sœurs en Christ soutiennent mordicus que les sectes et les pasteurs charlatans, c’est chez les autres. Pour ce, notre mission sera de délivrer nos compatriotes de l’anesthésie religieuse et de les mettre au travail par le biais de l’apologie de l’activité professionnelle. En effet, même la bible fait l’éloge du travail dans Proverbes 12 verset 27 : “ Le paresseux ne rôtit pas son gibier ; mais le précieux trésor d’un homme, c’est l’activité ”. Or nos pasteurs nous rétorquent que pour eux leur travail se résume à prier pour les autres, ce qui justifierait leur rémunération par la dîme (MABONZA). Force est de rappeler à ces derniers le dicton de St Benoît, fondateur de la congrégation des bénédictins qui préconise le rattachement du travail à la prière : “ Orare et laborare ”, prier et travailler à la fois !. C’est ainsi que les moines prient et fructifient leurs entreprises et rentabilisent leur temps : Ils travaillent pour leur survie sur terre et prient pour leur vie éternelle céleste. Tels Pères Trappistes produisent la bière CHIMAY en Belgique depuis 1862 entre deux alléluias dans leur abbaye sans pour autant perdre leur âme. Tels prêtres jésuites proclament la parole de Dieu tout en exerçant le métier des professeurs dans des écoles !

Notre devoir de perpétuer l’œuvre du Créateur notamment l’entretien de notre corps et le développement de la terre est encore illustré dans la parabole des talents (Mathieu 25 versets 14 à 30 ): Dieu aurait donné à l’homme le devoir de fructifier, de développer la terre et d’épanouir le corps humain, bref les talents. Tout doit converger vers le bonheur, le progrès et le bien-être par le travail accompagné des méditations et prières. Ainsi les “ serviteurs paresseux ne seront pas récompensés, ces serviteurs inutiles seront jetés dans les ténèbres du dehors où il y aura des pleurs et des grincements ”. Même s’il reste astucieux de convaincre un adepte fanatisé, la campagne d’information ne sera efficace que si elle est suivie des caricatures de ces sectes par les médias ou spectacles populaires en l’occurrence les théâtres.

2. Des théâtres pour caricaturer la “ religiosité ”, cet opium du peuple .

Les théâtres du genre “ Likambo ya neuvaine ” ou “ Ba pasteurs ya KIN kaka ba cales ” du “ Théâtre de Chez nous ” du Groupe Salongo du regretté réalisateur M. Etienne TSHITENGE NSANA dans une perspective de mettre au grand jour les méfaits et les effets pervers des sectes pourront inonder les écrans et autres supports médiatiques. Il est de notre devoir d’alerter nos compatriotes sur les ambitions de ces prétendus hommes de Dieu : A court terme s’enrichir en promettant un mirifique bonheur céleste tout en paupérisant leurs adeptes. A long terme, exercer un trafic d’influence sur l’autorité publique et s’accaparer du pouvoir politique par des ruses démocratiques suite à leur notable notoriété à l’instar de l’Eglise universelle du royaume de Dieu qui tend vers la prise du pouvoir au Brésil où le parlement compte aujourd’hui plus de 20 % de députés dans ses rangs et détient trois chaînes de télévision !

En effet, cette religion sectaire située dans la mouvance néo-pentecôtiste protestante, des églises évangéliques et du renouveau charismatique a été créée par Edir MACEDO, auto proclamé évêque, ancien employé de la loterie nationale brésilienne dans la banlieue de Rio de Janeiro en 1977. Elle compte aujourd’hui dans le monde plus de 6 millions d’adeptes, une centaine de station de radio, trois chaînes de télévision notamment TV RECORD et se place à la 23ème place des sociétés les plus riches du Brésil pour un milliard de dollars US de chiffre d’affaires annuels. Cette secte symbolisée par un cœur rouge frappé d’une colombe blanche, promet la fin des souffrances par sa devise : “ Plus l’on offre de l’argent à Dieu, plus on reçoit son pardon et la clé du paradis sur terre ” ; “ donner pour recevoir, payer sa dîme pour jouir de la bénédiction divine ”. Par ses séances d’exorcisme, de témoignage et de “ désenvoûtement ” truquées, cette secte appelée aussi la pieuvre “ UNIVERSAL ”, véritable supermarché de la foi ou SAMU spirituel, promet la guérison du SIDA par la prière dans ses journaux de propagande “ LE JOUR ” et “ PLENITUDE ” et prône la théologie des résultats : Tous ses “ évêques ” doivent réaliser un chiffre d’affaires de dîmes et aumônes toujours supérieur au précédent. Les pasteurs, auxquels on a souvent pratiqué la stérilisation forcée pour diminuer les dépenses liées à leur progéniture, ont pour mission de récolter plus d’argent moyennant une prime de résultat sous la menace. “ L’UNIVERSAL ”, qui investit et achète tout au passage notamment les anciennes salles de cinémas ou de spectacles, notamment à Paris, compte déjà 1500 églises et un empire financier effrayant : Banques, assurances, immobiliers, tourisme et des recettes journalières de plus d’un million de $ US. Selon un documentaire diffusé sur la chaîne France 2 en l’an 2000, Edir MACEDO, son gourou, a déjà été emprisonné plusieurs fois pour charlatanisme et escroquerie. Il poursuivit son racolage évangélique auprès des détenus dont le critère de recrutement était le rendement.

Or la clientèle de ce genre de sectes religieuses est composée pour la plupart des “ gens à problèmes ” n’ayant pas dépassé le niveau scolaire secondaire ou encore d’individus en mal de solitude à la recherche d’une salutaire âme sœur : En fait une agence matrimoniale déguisée et un refuge pour les déprimés. Ce phénomène sectaire ne semble pas inquiéter nos gouvernants au CONGO. Les “ néo-religieux ” et autres “ négro-ayatollah ” auraient-ils déjà infiltré le pouvoir public lui aussi envoûté et néanmoins passivement complice par démission ou négligence ? En effet, un peuple miséreux et docile préoccupé par l’au-delà n’est pas encombrant pour les Dirigeants.

A KINSHASA certains pasteurs disposent déjà de leurs chaînes de radio et de télévision pour abrutir et endormir nos compatriotes en leur soutirant au passage leur porte-monnaie! A BUKAVU, dans la province du Sud KIVU à l’Est de la RDC, toutes les salles de cinémas, la plupart des bars et des hôtels ont été transformés en salles de prière ! Comme l’UNIVERSAL fait du prosélytisme politique au Brésil, dans une perspective d’avenir, par le pouvoir de l’argent collecté sur les croyants crédules, et leur notoriété conquise, nos prétendus hommes deDieu pourront gagner toutes les élections sans faire campagne et nous gouverner. Les voix des électeurs fidèles leur suffiraient. Notre patrie sera alors baptisée la RCC (République Chrétienne du Congo). Rappelons-nous que, selon Alexis de TOCQUEVILLE dans la DEMOCRATIE EN AMERIQUE “ Les riches doivent gouverner et les pauvres obéir ”. Une fois riches munis de leur pouvoir politique, ils pourront nous écraser en légiférant à leur guise selon leurs intérêts égoïstes à l’instar de la “ CHARIA ” au Nigeria. Il faudra faire table rase de la mission de ces nouveaux prédicateurs qui consiste à manipuler les versets bibliques pour acculer leurs croyants à demeurer pauvres et à vendre tous leurs biens au profit de leur église qui est plutôt le porte-monnaie de ces évangélistes prédateurs affairistes : Voici leurs passages fétiches :
– “ Heureux vous qui êtes pauvres car le royaume de Dieu est à vous ”.(Luc 6 verset 20).
– “ Malheur à vous, les riches ”, (Luc 6,24) – “ Si la richesse arrive, n’y mettez pas votre cœur ”, (Psaumes 61,11).
Et pour éviter toute critique sur leur aisance matérielle en flagrante contradiction avec leurs homélies, ceux-ci se réfugient derrière ces préceptes sacrés : “ Ne jugez point pour ne pas être jugé… ”. Mathieu 7,1). “ Faites ce que je vous dis mais pas ce que je fais ”. Ou encore “ L’argent est à moi, et l’or est à moi ” (Psaumes 24 :1 ;50 :10); “ Là où est ton trésor, là aussi sera mon cœur ”, (Mathieu 6,21). Nos “ pasteurs ” oublient que “ celui qui aime la correction aime la science ; celui qui hait la réprimande est stupide ” (Proverbes 12,1).
En conséquence, j’en appelle tout un chacun à la vigilance car la religion ou une certaine pratique de la religion, mieux la “ Religiosité ” serait cet “ opium du peuple ” dont parlait Karl Marx. Le CONGO ne serait point à l’abri de ce fléau, source de revenu taxable.

3. Fiscaliser les églises de réveil

Reconnues comme des associations sans but lucratif, ces groupements religieux ne devront plus bénéficier de l’exonération fiscale et douanière de leurs opérations dès que l’aspect commercial et lucratif est manifesté dans leur mode de gestion et leur chiffre d’affaires. Le Gourou aussi devrait aussi faire l’objet d’un examen de la situation fiscale personnel et être imposé selon les signes extérieurs des richesses notamment par le biais de son patrimoine mobilier et immobilier. Ensuite, le recours à l’épargne publique sous diverses formes (dons, semences, dîmes, offrandes…) justifie le contrôle fiscal de ces sociétés commerciales qui se cachent sous le manteau des associations. Le droit d’enquête de la nouvelles Direction Générale des Impôts (ex-DGC) pourra établir des infractions dans le chef de nos pasteurs : Abus des biens sociaux, enrichissement sans cause, abus de faiblesse, mise en danger de la vie d’autrui et non-assistance à personne en danger.

V. DEBATS D’AVENIR: Comparer les données religieuses à celles de la science.

Enfin, ce serait malheureux d’occulter le débat par des querelles athées – croyants. Car il y a vraiment péril en la demeure ! Toutefois, mon raisonnement ne peut être parachevé sans rappeler une réflexion léguée par le Père VANZIN, un missionnaire de la congrégation des Pères XAVERIENS d’origine italienne né en l’an 1900. Professeur visiteur, il dispensait les cours de religion dans le SUD KIVU en RDC de 1970 à 1972. Mzee ( nous l’appelions ainsi par respect pour ses 70 printemps), nous conviait à garder, à l’instar de Pierre Teilhard de Chardin, un esprit critique à propos des données de la science et celles de la religion sur les origines et la fin de l’univers et en particulier du système solaire:
Contrairement à la religion, la science notamment avec la théorie de l’évolution de Charles DARWIN, suppose les origines de l’univers au big bang il y a 4,5 milliards d’années. La véritable fin du monde en l’occurrence la fin du système solaire et de la gravitation suite à l’épuisement de l’énergie et gaz de fusion a été mathématiquement calculée et aurait lieu dans cinq milliards d’années ! Par contre, les “ Témoins de Jéhovah ” anciennement appelés “ Etudiants de la Bible ”,mouvement religieux d’origine adventiste fondée aux USA en 1872 opte pour une doctrine différente : la création de l’univers par