PARIS, 28 juin 2006 (AFP) – Les députés ont décidé mercredi, à l’unanimité, de créer une commission d’enquête sur l’influence des sectes sur les mineurs, un "embrigadement" qui touche actuellement "près de 20.000 enfants" en France, selon un rapport parlementaire.
  
La proposition de résolution, prévoyant la création d’une commission d’enquête de 30 membres relative à "l’influence des mouvements à caractère sectaire et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des mineurs", a été adoptée par les quatre groupes politiques de
l’Assemblée (UMP, UDF, PS, PCF).
  
La première réunion de cette commission, dont la présidence sera attribuée à un député PS et le poste de rapporteur à l’UMP, est prévue dès jeudi, les groupes politiques désirant aller vite concernant cette question.

  

"L’endoctrinement des enfants est un enjeu majeur pour les groupes sectaires: c’est en effet lorsque les individus sont les plus malléables que l’emprise peut être complète", soulignent les 129 députés signataires du texte.
  
Les organismes sectaires "tentent désormais de contourner la loi par de prétendus enseignements à distance, des cours de soutien scolaire échappant aux contrôles", expliquent les signataires.
  
La commission d’enquête a pour objectif de "mettre en exergue la dangerosité de certaines pratiques néfastes à la santé physique et mentale des enfants, ainsi qu’à leur épanouissement" et "faire des propositions concrètes afin de lutter plus efficacement contre ces situations inacceptables".
  
Selon le rapporteur de la commission des Lois, Georges Fenech (UMP), "des dérives et des mauvais traitements pouvant entraîner la mort sont avérés" et  "on estime à près de 20.000 le nombre d’enfants présents dans les sectes".
  
L’ensemble des orateurs, à l’instar de Philippe Vuilque (PS), Olivier Jardé (UDF), Jean-Pierre Brard (app. PCF) et Guy Geoffroy (UMP), ont souligné "l’urgence" du problème et appelé au renforcement de la lutte contre le prosélytisme des sectes auprès des enfants et des adolescents.
  
Deux commissions d’enquête sur les sectes s’étaient déjà constituées sous les deux précédentes législatures et avaient rendu des rapports en décembre 1995 et en juin 1999.
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