NEW YORK (Nations unies), 8 mars (AFP) – L’Assemblée générale des Nations unies a adopté mardi une déclaration controversée exhortant les gouvernements à interdire toute forme de clonage humain, y compris à visée thérapeutique, ce qui marque une victoire des Etats-Unis.
La Chine, la Belgique et la Grande-Bretagne ont immédiatement fait savoir qu’elles ne se sentaient pas liées par cette déclaration de l’Onu, qui n’est pas contraignante.
Le texte a été adopté par 84 pays contre 34 et 37 abstentions, après quatre années de débats houleux. L’administration du président américain GeorgeW. Bush avait mené une campagne vigoureuse pour une interdiction totale de ces pratiques et le thème du clonage a figuré en bonne place dans la campagne électorale présidentielle.
De nombreux pays musulmans se sont abstenus, n’étant pas parvenus à trouver un consensus sur le sujet.
L’ambassadeur britannique à l’Onu, Emyr Jones Parry, sans citer les Etats-Unis, a fustigé "l’intransigence de ceux qui ne sont pas prêts à reconnaître que d’autres Etats souverains" puissent défendre le clonage à but thérapeutique. Il a qualifié le texte de l’Onu de "déclaration ambiguë qui pourrait semer la confusion sur les possibilités de cet important domaine de recherche".
De son côté, le directeur de l’Institut de politique génétique, Bernard Siegel, a regretté que "les ennemis de la recherche sur les cellules souches embryonnaires aient privilégié l’idéologie au détriment de millions d’adultes souffrant et d’enfants priant pour la guérison". Mais "la recherche sur le clonage thérapeutique ne sera pas du tout entravée", a-t-il averti. Au cours des longs débats, les 191 pays membres de l’Onu se sont unanimement et sans équivoque prononcés contre le clonage aux fins de reproduction.
Mais beaucoup, suivant leurs scientifiques, sont en faveur d’un clonage ditthérapeutique.
Deux résolutions avaient été proposées. L’une d’elle, rédigée par le Costa Rica et soutenue par les Etats-Unis et une cinquantaine d’autres pays, la plupart catholiques ou en développement, appelaient à une interdiction totale du clonage, qu’elle qualifiait de "contraire à l’éthique et au respect de la personne et moralement condamnable".
L’autre, rédigée par la Belgique et soutenue par plus de 20 pays dont beaucoup d’Européens, proposait de n’interdire que le clonage aux fins de reproduction. Elle laissait aux gouvernements le soin de statuer sur le clonage aux fins de recherches sur les cellules souches embryonnaires, les
scientifiques espérant qu’elles mèneront un jour à des remèdes contre des maladies invalidantes comme l’Alzheimer ou Parkinson, ou résultant de lésions de la colonne vertébrale.
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081943 MAR 05