"Dès que je dis que je m’intéresse aux ovnis, on me rit au nez… non, je ne crois pas aux petits
hommes verts", commente, exaspéré, un ancien pilote de chasse, invité au premier congrès européen sur les objets volant non identifiés (ovnis), organisé à Chalons-en-Champagne jusqu’à dimanche.

Le commandant Jean-Gabriel Gresle raconte avoir "rencontré des objets bizarres dans le ciel" quand il exerçait son métier. Il est, en quelques années, devenu un spécialiste incontournable des ovnis.
Comme lui, quelque 200 scientifiques, auteurs et enquêteurs de toute l’Europe vont décrire pendant trois jours leurs expériences paranormales, à l’occasion des Premières rencontres ufologiques européennes.

Au hasard des stands, martiens gonflables, témoins soi-disant enlevés par des extra-terrestres ou adeptes des soucoupes volantes risquent de confirmer l’impression "fantaisiste" d’un tel rendez-vous, dont l’ambition est pourtant scientifique.

 "Dans les années 70 et 80, la recherche ufologique était plus active en France, il y avait des associations ufologiques dans chaque département", raconte Guy Capet, auteur d’un ouvrage sur les ovnis en Champagne-Ardenne.

 "Puis des théories farfelues sont apparues, comme la secte des Raéliens, alors les ufologues sérieux se sont mis en retrait: aujourd’hui, ils veulent reprendre le dessus", explique-t-il.

Ovnis et mutilations de bétail en Argentine, impact sur notre civilisation en cas de contact extra- terrestre, propriétés physiques et propulsion des ovnis: les thèmes des différentes conférences, proposées gratuitement au grand public, illustrent la variété des recherches dans ce domaine.

La France est d’ailleurs, selon les organisateurs, un des pays leaders dans ce secteur, comme l’illustre la présence, unique au monde, d’un centre d’étude public des ovnis au sein du Centre national des études spatiales (Cnes).
   

informer le public
   

Si aucun de ses représentants n’a souhaité participé à l’événement, les chercheurs, quant à eux, s’organisent, assure Marine Lopez, coordinatrice du European ufo survey (EUS, centre européen d’étude des ovnis). Ce centre fédère, depuis 2003, 27 scientifiques de douze nationalités pour travailler sur le sujet.

"Seuls six de ces chercheurs acceptent qu’on publie leur nom, car c’est encore mal vu par leur hiérarchie", explique-t-elle. EUS, qui a le statut d’une organisation non-gouvernementale, s’est fixé
comme objectif d’"élever le phénomène ufologique à un haut niveau scientifique, loin des théories fantaisistes".

"Nous voulons aussi informer le public et l’éduquer: par exemple, sur notre site internet, nous leur apprenons à utiliser leur caméra pour capter les infra-rouges et pouvoir ainsi observer les ovnis", indique Mme Lopez.

"Plus les gens sont informés, plus ils peuvent identifier un phénomène extra-terrestre quand ça leur arrive", approuve l’Américain Budd Hopkins, spécialiste mondial des enlèvements d’humains, qui ajoute, énigmatique: "les aliens semblent disposer d’une technologie d’invisibilité concernant leurs
engins et leurs personnes".  "J’admets que ça peut paraître complètement fou, mais le phénomène tout entier est complètement fou!", assure-t-il.
   ka/ls/mfm

Par Katell ABIVEN CHALONS-EN-CHAMPAGNE, 14 oct 2005 (AFP)