{{Tours accueille ce week-end les premières Journées internationales
de la spiritualité laïque… qui suscitent beaucoup d’interrogations.}}

Rencontrer des mouvements spirituels, « vivre l’expérience intérieure » et « découvrir le sourire »… Les Journées internationales de la spiritualité laïque qui débutent aujourd’hui au centre des congrès de Tours se veulent ouvertes à « toute recherche intérieure, toute vie spirituelle qui mène à la connaissance de soi pour s’améliorer et améliorer la vie autour de soi ».
Pour ses organisateurs, une « spiritualité ouverte et tolérante, incarnée dans des mouvements si divers, est la solution aux problèmes graves de notre société. »
De tables rondes en conférences et ateliers – payants mais ouverts au public dans la limite des places – il sera donc aussi bien question, tout ce week-end, des « dialogues avec l’ange » de Gitta Mallasz que de thérapie de l’âme ou de « l’école de vie intérieure » (Art’as, qui a des attaches dans l’Indre), fondée par Bernard Montaud, par ailleurs théoricien de la « psychologie nucléaire », aussi très actif dans l’édition (Édita’s)…
Mais voilà, le contenu des journées suscite de vives interrogations. En Val de Loire, l’Association de défense des familles et de l’individu victimes des sectes tire la sonnette d’alarme.
Sur la même longueur d’ondes, Jean-Claude Dubois, du Centre de documentation, d’éducation et d’action contre les manipulations mentales, se veut « respectueux de toutes les formes de croyance si aberrantes et bizarres qu’elles puissent paraître… mais ne peut cautionner l’utilisation qui lui semble abusive du concept de laïcité ». Plus grave, il regrette « l’amalgame entre spiritualités, croyances, voire remèdes non validés », et met en garde le public.
Enfin, on pourra s’étonner de voir dans le comité de parrainage où voisinent les titres ronflants, les noms du médecin Boris Cyrulnik ou du philosophe Edgar Morin. Nous les avons contactés tous deux, ils ont démenti avoir prêté leurs noms. Ce que démentaient encore hier les organisateurs des journées tourangelles.

Laurent Bertagnolio et Alain Defaye

La nouvelle république, 03/04/2009