Catherine Picard, ancienne députée, est aujourd’hui présidente de l’Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu victimes de sectes (UNADFI). Elle a été rapporteur, en juin 2001, de la loi dite About-Picard qui tend à renforcer la prévention et la répression contre les sectes. Jointe hier au téléphone, elle nous a donné son sentiment sur la place des Témoins de Jéhovah dans la France de 2008 :

« {Avec leurs pratiques d’emprise, les Témoins de Jéhovah sont toujours considérés comme un mouvement sectaire. Les rassemblements qu’ils organisent ici et là sont des manifestations de force. Leur objectif reste le prosélytisme. A Poitiers comme ailleurs, les municipalités ne peuvent pas leur refuser la location d’une salle. C’est le droit. Maintenant on peut se poser d’autres questions. Ils doivent 45 millions d’euros au fisc français. Nous ne lâcherons pas sur cette question-là. Et puis le fait d’interdire la transfusion sanguine à des mineurs, en France, est un problème de santé publique. En 1985, une décision du Conseil d’Etat estimait que le refus de transfusion sanguine, même en cas de risque vital, était un trouble à l’ordre public »}.

Rappelons par ailleurs qu’au plan national, les Témoins de Jéhovah sont une association régie par la loi 1901. La loi de 1905, relative à la séparation des Eglises et de l’Etat, ne leur a pas été accordée par le bureau des cultes. Même si un nombre important de tribunaux administratifs leur ont attribué ce statut au plan de la fiscalité foncière. Les Témoins se présentent volontiers comme une association culturelle et non cultuelle.
Nés à la fin du XIXe siècle aux Etats-Unis, ils revendiquaient six millions d’adeptes de par le monde en 2005, dont 120.000 en France.
Les Jéhovah considèrent par exemple que Dieu détruira le monde actuel lors de la bataille d’Armageddon, avant de rétablir le paradis originel. Evidemment, seuls ceux qui lui auront dédié leur vie seront sauvés…

La nouvelle République Vienne, p.2, 26.07.08