Un impôt et deux religions de plus ? En tirant son bilan «Justice», Laurette Onkelinx a aussi évoqué les cultes. Elle envisage que le bouddhisme et l’Eglise d’Arménie soient reconnus.

L’heure n’est pas encore à la relâche estivale, à la Justice, mais presque. La ministre Laurette Onkelinx (PS) en a profité mardi pour tirer le bilan, très dense, de deux années dans ce département, mais a également survolé le domaine des cultes, dont elle a la tutelle. Avec deux nouveautés à la clef. Certes, a-t-elle précisé, on n’en est pas au stade des projets concrets, mais des contacts informels et des études ont déjà eu lieu à divers égards. Il s’agit au premier titre de la reconnaissance éventuelle de nouvelles religions.

Selon Mme Onkelinx, trois tendances sont demandeuses : le bouddhisme, l’Eglise d’Arménie et la scientologie. «Pour cette dernière, j’ai refusé et j’ai mis fin aux contacts», a toutefois précisé MmeOnkelinx.

En Belgique, plutôt que le titre d’Eglise qu’elle revendique, c’est celui de secte qui pèse sur la scientologie, d’autant qu’elle est visée par la Justice bruxelloise pour escroquerie.

En revanche, des contacts informels ont été pris avec des représentants du bouddhisme et de l’Eglise d’Arménie, qui n’ont pas formulé de demande officielle à ce stade pour être reconnus par l’Etat, mais pourraient le faire, dit-on chez la ministre. Si c’était le cas, ils rejoindraient dans ce statut les cultes catholique, islamique, protestant, israélite, orthodoxe et anglican, ainsi que la laïcité. La procédure est toutefois longue et, même s’ils entrent dans les critères, rien ne se concrétiserait avant, disons, deux ans.

Ceci étant, un problème plus général de financement se pose pour les cultes. Avec près de 100 millions d’euros annuels, la dotation est importante, ce qui mériterait, pour MmeOnkelinx, de justifier un «nouvel» impôt. Certes, les contributions alimentent déjà la laïcité et les cultes, mais il faut, dit-elle, bientôt rediscuter d’un projet déjà ancien de créer un impôt spécifique. Chaque citoyen déclarerait à qui il voudrait attribuer «son» impôt, obligatoire: à tel ou tel culte, à la laïcité ou à une ONG sans connotation philosophique.

Aucun projet n’est préparé, mais l’idée pourrait être discutée au sein d’une commission des cultes à mettre en place en septembre prochain. Cette commission aurait aussi pour mission de régler les disparités injustes quant au statut des ministres des cultes, à leur fin de carrière, etc.

(La Libre Belgique  ajoutée le 2005-07-26)