les bonimenteurs télévisuels entonnent tous en chœur l’appel au don du sang. « Il s’agit de sauver des vies humaines ! », rappellent-ils avec des trémolos dans la voie. Et les braves gogos vont offrir leurs veines aux vampires assoiffés de la religion médicaliste, qui jettent le liquide le plus précieux au monde dans le tonneau des Danaïdes de l’hyper hémorragie collectiviste. C’est l’une des plus formidables opérations de bourrage de crâne entreprises au niveau national !
Mais la vérité toute nue est celle-ci : les transfusions de sang, qui ne sont pas dépourvues d’effets secondaires, sont parfaitement remplaçables. Un progrès très intéressant a été réalisé aux États-Unis dans ce domaine, et cela grâce à la nécessité de soigner des membres des « Témoins de Jéhovah », qui, comme chacun sait, refusent les transfusions. La revue « Times » a édité à l’automne 1997 un supplément à ce sujet, avec le concours de l’Institut de recherche de Englemond, USA. Cet Institut est en tête des 50 hôpitaux américains qui n’ont plus recours à la transfusion. Ils pratiquent un éventail de techniques réduisant les pertes sanguines.
Et ils peuvent encore éviter une transfusion dans le cas d’une perte de sang de 90 %, en ayant recours à une supplémentation en fer et en vitamines à hautes doses, auxquelles ils ajoutent de l’érythropoiétine de synthèse, qui stimule la fabrication des globules rouges au niveau de la moelle osseuse. Le Dr Edwin Deitch, directeur à l’University Hospital de Newark, USA, déclarait à ce propos : « Les techniques sans transfusion mises au point à l’usage des Témoins de Jéhovah ont montré que ceux-ci se remettent mieux que prévu des opérations, et mieux que ceux qui ont été transfusés.
De fait, le sang transfusé peut affaiblir le système immunitaire et entraîner des infections post-opératoires. Il peut aussi accroître le risque de récurrence du cancer ». Selon le « Times », 25 % des transfusions effectuées aux États-Unis ne seraient pas nécessaires. Gageons que cette proportion est égale en France, et plus probablement supérieure.
D’ailleurs, en bonne logique, étant donné que 50 % de nos bacheliers sont quasiment analphabètes, on peut en déduire que 50 % de nos scientifiques sont bornés et que 50 % de nos médecins sont ignares. (Si je dis seulement 50 %, c’est, on l’aura deviné, par pure indulgence.)
N’est-ce pas l’explication du fait que les hôpitaux français n’ont pas encore appris ou essayé ces techniques des hôpitaux d’outre-Atlantique, pratiquées depuis plus de dix ans ? Mais le plus fort dans cette affaire, c’est que ces merveilleux travaux américains, qui ont dû consumer des millions de dollars, étaient eux-mêmes totalement inutiles, puisque le grand chercheur français René Quinton se rendit mondialement célèbre au début du XXe siècle en remplaçant les transfusions de sang par… de l’eau de mer, et avec un succès total ! (De l’eau de mer puisée au large et ramenée à l’isotonie, c’est-à-dire à salinité réduite, appelée « plasma de Quinton »).
Il sauva ainsi des milliers d’enfants condamnés par l’épidémie de choléra. À l’époque, la grande presse américaine avait surnommé Quinton « le Darwin français ». J’ai conté tout cela dans le chapitre que je lui ai consacré dans le premier tome de mon livre « Savants maudits, chercheurs exclus ». Aujourd’hui, René Quinton est oublié, sa découverte occultée et les nigauds bac + 5 ou 6 vont répétant comme des zombies : « Donnez votre sang pour les transfusions ! » Le cinéaste Jean-Yves Bilien a réalisé un film qui vient de sortir en DVD et dans lequel sont contées les biographies de cinq de ces « chercheurs exclus », parmi lesquels René Quinton, qui gagna pourtant une seconde renommée en tant que grand promoteur de l’aviation française avant 1914.