Les responsables du Mouvement raëlien burkinabè ont animé un point de presse, lundi 29 mai 2006 à Ouagadougou pour expliquer le contenu du programme «adopter un clitoris». Ils veulent aider les victimes de l’excision à retrouver leur sensibilité en faisant reconstruire leur clitoris.

«Adopter un clitoris» est un programme de «Clitoraid», une organisation privée à but non lucratif fondée par Raël, guide spirituel du mouvement raëlien. Le programme vise à aider toutes les femmes qui ont subi une excision clitoridienne à reconstruire leur clitoris, qui, est l’organe qui permet à la moitié de l’homme de jouir lors des rapports sexuels.

Pour recréer le clitoris, une anesthésie locale est appliquée à la personne concernée, de sorte qu’elle ne puisse ressentir aucune douleur lorsque le chirurgien découpe la racine de l’organe blessé. La guérison de la plaie suite à l’intervention chirurgicale dure environ six semaines et la femme retrouve le plaisir sexuel. Cette opération nécessite près de 250 000 F CFA, somme que beaucoup de femmes burkinabè ne peuvent réunir facilement. C’est pourquoi «Clitoraid», à travers toutes les antennes régionales du Mouvement raëlien dans le monde, lance un appel aux différents Etats et leurs populations à se joindre à ses efforts. Le programme collecte des fonds qui serviront aux interventions chirurgicales. La conférence, du Mouvement raëlien burkinabè, organisée le lundi 29 mai 2006 à Ouagadougou, entre donc dans la mise en application du programme « Adopter un clitoris». Selon les responsables du mouvement, la reconstruction du clitoris et la réparation des séquelles de l’excisi on se font au Burkina Faso, car des gynécologues ont été formés à cet effet. Mme Mariam Balima, évêque raëlien, a témoigné de cela pour avoir bénéficié de ce type d’opération à Ouagadougou. Elle a ainsi reconstruit son clitoris qui lui avait été sectionné à l’âge de 13 ans. «Aujourd’hui je connais le plaisir sexuel. Je me sens bien dans ma peau et je suis épanouie», a-t-elle confié aux journalistes. Je demande donc à mes soeurs, poursuit-elle, qui sont victimes de l’excision et qui souffrent, de m’imiter, c’est-à-dire prendre contact avec le Mouvement raëlien, pour s’inscrire dans le cadre des futures opérations.

Mme Mariam Balimani, évêque raêlien : «j’ai reconstitué mon clitoris et je suis satisfaite des résultats». Dr Da Sié, assistant au guide national : «Il n’y a pratiquement aucun risque lié à l’excision mise à part celui de l’anesthésie».

Les responsables du mouvement raêlien burkinabè ont invité toutes les femmes excisées à adopter un nouveau clitoris. Selon l’évêque, la réparation des autres séquelles de l’excision est également possible lors des interventions. Les femmes, dit-elle, doivent vivre pleinement leur sexualité, ce qui d’ailleurs, de son avis, doit être enseigné dans les lycées et collèges. Les enfants pourront ainsi apprendre à mieux se connaître et à se servir de leurs organes génitaux. Les conférenciers se sont prêtés aux questions des journalistes. Il ressort de leurs explications qu’il faut avoir au moins 18 ans pour se faire opérer car en dessous de cet âge, la cicatrisation de la plaie chirurgicale est plus difficile.

Selon le Dr Da Sié, assistant au guide nationale raëlien, le risque lié à l’intervention est pratiquement nul. Son frère raëlien l’évêque Ditalamane Hébié a précisé, à sa suite, que la technique chirurgicale se pratique à l’hôpital Yalgado-Ouédraogo et à la clinique Suka El Fateh. Les raëliens soutiennent les actions du Comité national de lutte contre la pratique de l’excision (CNLPE) et du gouvernement dans la lutte contre l’excision. Comme eux, ils se fixent d’atteindre la tolérance zéro à l’excision.