L’Agence régionale de santé d’Ile-de-France a placé sous administration provisoire l’établissement. Trois familles ont déposé plainte pour des violences au cours des douze derniers mois.
Début juillet, une mère de famille dont le fils de 29 ans, Tedrick, vit là depuis huit ans et demi, tire la sonnette d’alarme. Monique François vient de recevoir de manière anonyme une vidéo, sur laquelle on entend un des encadrants menacer son fils de lui « péter les dents » avant de lui asséner un coup avec un bâton, lors d’une sortie organisée dans un stade.
Des photographies lui sont aussi envoyées, montrant des blessures sur le corps du jeune homme. « Un gros hématome sur la cuisse et une brûlure de cigarette sur le dos du pied, détaille-t-elle, images à l’appui. J’ai décidé de porter plainte au commissariat et ma fille a averti l’établissement de ces problèmes. » Une éducatrice à qui elle se confie alors l’encourage d’ailleurs à « faire quelque chose pour son enfant », affirme-t-elle, désireuse de ne pas jeter l’opprobre sur toute l’équipe.
La direction, après vérification des faits, entame rapidement une procédure de licenciement contre le salarié mis en cause. Mais l’affaire n’en reste pas là. L’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France, alertée, diligente elle aussi une enquête. C’est la troisième en cinq ans visant cette structure, ouverte fin 2011, et la deuxième qui fait suite à un signalement pour violences. A compter de 2014, plusieurs signalements, liés à des dysfonctionnements divers, lui sont parvenus, dont treize depuis 2016.