(Extraits de l’Intervention du Président du C.C.M.M., Daniel GROSCOLAS, lors d’un colloque à l’Assemblée nationale)

 Les statuts du C.C.M.M. déterminent les priorités de l’association voulues par son fondateur, l’écrivain prix Goncourt, Roger Ikor :« Le C.C.M.M. a pour but de participer à la protection de la liberté de l’Homme. Il s’oppose à toute action, collective ou individuelle,qui tend, par quelques moyens que ce soit, à pénétrer, domestiquer ou asservir les esprits, notamment ceux des jeunes A cette fin, il mène une action d’information, d’éducation et de mise en garde du public fondée sur la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, à la convention internationale des droits de l’enfant et en référence aux valeurs républicaines, au principe de laïcité en particulier… ».

 Vingt cinq après sa fondation le C.C.M.M. demeure fidèle à ses objectifs. Le contexte à certes considérablement évolué au cours des vingt cinq dernières années, le phénomène sectaire, hier inconnu du public, l’est maintenant grâce à l’action conjuguée des grandes associations nationales spécialisées et celle des médias ; les pouvoirs publics, hier peux sensibilisés, ont pris le phénomène en compte. En 25 ans  le CCMM a approfondi sa méthode qui constitue son originalité et sa crédibilité; il s’est adapté aux données nouvelles, dans le domaine de la jeunesse en particulier, parce qu’il est la première association nationale de prévention des dérives sectaires à avoir été agréée par le Ministère de l’Education Nationale et qu’il fait référence à la laïcité dans ses principes et dans ses engagements; il inscrit son action en  complémentarité avec le système éducatif.

 

Qu’il me soit possible de souligner ici, à l’Assemblée nationale, le tournant important qu’a constitué l’adoption, à l’unanimité des deux assemblées, de la loi du 16 décembre 1998. Ayant personnellement contribué à son élaboration ainsi qu’à celle de son décret d’application (N°99-224 du 23 mars 1999), et enfin, à sa mise en œuvre, je veux témoigner comment, en quelques mois, les écoles clairement identifiée comme relevant d’une organisation sectaire se sont auto dissoutes parce qu’elles savaient qu’elles ne respectaient pas les valeurs auquel la loi fait référence : droits de l’homme, droits de l’enfant etc.…Les écoles privées hors contrat, clairement identifiées par le C.C.M.M. comme diffusant  une idéologie sectaire, ont toutes disparu, à ce jour du moins, et nous nous en réjouissons.

 

Mais nous savions bien que les organisations sectaires ne renonceraient pas pour autant à leurs tentatives visant à conditionner les jeunes. Au cours de l’histoire, les organisations totalitaires ont toujours rêvé de façonner l’esprit des jeunes, les sectes n’échappent pas à cette perspective condamnable. La loi votée en 1998 n’est qu’un des éléments d’un dispositif qui reste à compléter. ..C’est pourquoi, fidèles à notre mission, nous allons préparons des suggestions destinées au ministère de l’Education nationale, à votre commission et à la Miviludes.  Dans le même temps nous estimons que la vigilance au sein du système éducatif ne doit pas se relâcher, nous multiplions, en accord avec l’administration de l’Education nationale, séminaires de formations en direction des personnels (d’inspection, de direction, enseignants…) et séquences d’information à destination des élèves des lycées et collèges. De telles interventions ne s’improvisent pas, le C.C.M.M. a approfondi une pédagogie adaptée se référant aux valeurs positives comme la  liberté de conscience que les organisations sectaires invoquent pour tenter de dissimuler leurs pratiques délictueuses. Cette action en direction des élèves participe à l’éducation à la citoyenneté.

 

D’autres intervenants ont abordé d’autres cibles des organisations sectaires, ce qui illustre bien la multiplicité des tentatives sectaires. Je voudrais, en conclusion, me réjouir du temps fort que constitue une telle journée, permettant un échange entre parlementaires, représentants de l’administration et responsables associatifs et contribuant ainsi une meilleure défense des libertés et des valeurs républicaines que tentent de dénaturer les organisations sectaires en s’y référant pour mieux les bafouer.