PARIS, 6 fév 2008 (AFP) – Jean-Pierre Brard, député-maire (app.PCF) de
Montreuil (Seine-Saint-Denis) a invité à refuser le “toilettage au kärcher” de
la loi de 1905 sur la laïcité, et pris la défense de la Miviludes (Mission
interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) dans
un communiqué diffusé mercredi.
Il a regretté que Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de l’Intérieur, ait
parlé de “laïcité intolérante” à l’égard des croyances et déplore qu’au nom de
la liberté de conscience, elle remette en cause la lutte contre les sectes.
Mme Alliot-Marie, poursuit-il, “a publiquement désavoué” la Miviludes, dont
il est question de “recentrer le travail sur les +mouvements dangereux+,
c’est-à-dire ceux ayant déjà commis des infractions pénales”.
La ministre a confié au Parisien lundi, vouloir “décomplexer la lutte
contre des dérives sectaires” et “assurer la liberté de croyance de tous”.
Dans la foulée, elle a affirmé que ce n’était “pas à la Miviludes de définir
une politique, ni de mener des actions de répression”.
Pour M. Brard, “c’est piétiner inconsidérément le travail rigoureux et
méticuleux accompli depuis des années par la Miviludes. C’est nier la
nécessité absolue d’un travail de prévention et d’information sur les dérives
sectaires. (…) Renoncer à cet indispensable outil d’investigation et
d’alerte, c’est condamner les pouvoirs publics à l’aveuglement, c’est
abandonner les victimes et leur famille”.
Jean-Pierre Brard, qui a été membre de la commission d’enquête
parlementaire sur les sectes, regrette en outre que le président Nicolas
Sarkozy “mélange allègrement tous les principes républicains qui fondent la
séparation des Eglises et de l’Etat : il oppose les laïcs et les croyants, il
confond tolérance et complaisance envers les sectes, il veut faire des
associations cultuelles, des associations loi 1901. Refusons le toilettage au
kärcher de la loi de 1905 comme celui de la Miviludes”, conclut le député.