La police belge a perquisitionné puis mis des scellés sur le siège de l’Eglise de scientologie à Bruxelles dans le cadre d’une nouvelle instruction contre la section belge de cette organisation, a annoncé vendredi le parquet fédéral.

“Une enquête pour faux en écriture et escroquerie a été ouverte après que l’Office régional bruxellois pour l’emploi eut porté des faits nouveaux à notre connaissance”, a indiqué à l’AFP la porte-parole du parquet, Mme Lieve Pellens.

“Durant la perquisition menée de jeudi à vendredi par des policiers fédéraux, au siège de l’Eglise de scientologie, dans le sud de Bruxelles, de nombreux documents ont été saisis, et les scellés ont été ensuite apposés”, a-t-elle ajouté. Selon les médias belges, la police a emporté un volumineux matériel, notamment des ordinateurs et des dossiers de comptabilité.

La perquisition n’est cependant pas terminée, a précisé Mme Lievens, sans donner plus de détails sur les faits imputés à l’Eglise de scientologie.

La RTBF a diffusé cependant un petit reportage sur des offres d’emplois anonymes, émanant en fait de l’Eglise de scientologie. Selon le témoignage d’une personne ayant répondu à une de ces offres parues dans la presse, un contrat lui a été alors présentée où elle était priée d'”adhérer” aux vues des scientologues.

Interrogée par la RTBF à ce sujet, une dirigeante de l’Eglise de scientologie, Myriam Zonnekeyn, a affirmé qu’il ne s’agissait que d’une recherche de “bénévoles”.

Réagissant à cette perquisition, l’Eglise de scientologie, qui récuse l’appellation de secte, a affirmé être “victime d’une violation de ses droits fondamentaux”, selon un communiqué cité par l’agence de presse Belga. L’organisation a également dénoncé la “mauvaise foi” de la justice belge, engagée dans “une tentative qui dure depuis dix ans pour trouver des preuves” à son encontre.

La section belge et le “bureau européen pour les droits de l’Homme” qui est une émanation à Bruxelles du siège américain de l’Eglise de scientologie, ainsi qu’une douzaine de scientologues étaient déjà sous le coup de poursuites pénales dans une affaire d’escroquerie et d’exercice illégal de la médecine, dont l’origine remonte aux années 1990.

En février dernier, la cour de cassation avait rejeté le pourvoi introduit par l’Eglise de scientologie pour faire stopper la procédure intentée contre elle.

Pour cette affaire, “le réquisitoire du parquet est prêt”, a confirmé Mme Pellens.

AFP via le Monde,

11.04.08 | 20h41