Les freins qui font obstacle aux recours juridiques
Dans notre société de communication, la propagande des sectes et du lobby
sectaire se révèle relativement efficace ; le nombre assez faible d’affaires jugées peut laisser croire qu’il n’y a pas de problème de dérive sectaire en France. Les victimes adeptes de secte sont infiniment plus nombreuses que ce que nous percevons à travers les procès ou les témoignages des quelques personnes qui acceptent de relater leur calvaire.

{{ Pourquoi ?}}

• Lorsqu’elles sont sous emprise mentale, les victimes ne protestent pas : elles préfèrent supporter inconditionnellement le gourou et l’organisation sectaire. Elles sont aveuglément dévouées, corps et âme, à l’un et l’autre.

• Les victimes, ex-adeptes ont, pour la plupart d’entre elles, honte de s’être fait abuser.

• S’il n’y a pas de possibilité de poursuivre le gourou ou la structure sectaire, les victimes préfèrent souvent se taire : des victimes d’extorsion de fonds qui ne peuvent ester en justice faute de preuves, ne veulent pas témoigner de crainte d’être poursuivies en diffamation.

• Les victimes ont souvent été conduites à commettre des actes délictueux :
comment témoigner pour un adepte de « La Famille (ex-Enfants de Dieu) » qui aura en tant qu’adepte, abusé sexuellement d’enfants ? Comment témoigner d’avoir été le « kapo » d’un gourou et d’avoir ainsi fait du mal aux autres adeptes ?

• Les pressions des groupes sectaires sur des adeptes en rupture se révèlent
souvent un frein supplémentaire et efficace à leur libre expression.

• Des transactions « argent (beaucoup) contre silence » sont souvent proposées à d’anciens adeptes qui pourraient se porter partie civile.

• Les victimes subissent des traumatismes durables et restent longtemps
inconscientes de leur état de victime.

• Les rares témoignages d’anciens adeptes pourtant éloquents sont souvent
présentés comme des points de vue partiaux et sont opposés à la vision d’un
adepte. Il en découle que tout ne serait qu’une affaire de points de vue opposables.
La réalité perçue par les associations sur le terrain est beaucoup plus horrible en ce qui concerne le mal fait aux adeptes et à leurs familles et plus inquiétante en ce qui concerne notre démocratie. Une organisation sociale ne peut pas en effet utiliser un droit comme celui de la liberté d’association et de croyance pour porter atteinte aux droits fondamentaux de toute autre personne : dignité, liberté, égalité des droits.