Le sénateur Nick Xenophon avait mis en demeure les autorités ecclésiastiques de révoquer le prêtre pour sa participation présumée dans le martyr d’un archevêque, John Hepworth, lorsque celui-ci était adolescent il y a près d’un demi-siècle.

John Hepworth, âgé de 67 ans, a informé l’Eglise des faits présumés en 2007 et évoqué publiquement l’affaire pour la première fois publiquement samedi dernier dans une émission de télévision.

“Les accusations sont graves. Elles sont avancées par un homme digne de foi”, a clamé Nick Xenophon, élu du sud de l’Australie, tard mardi soir devant ses pairs.

“Les habitants de la paroisse de Brighton (sud) ont le droit de savoir que le prêtre Ian Dempsey est accusé d’avoir violé John Hepworth et qu’en quatre ans la hiérarchie de l’Eglise n’a diligenté aucune enquête sérieuse”, a-t-il déclaré.

{{Ian Dempsey a immédiatement protesté de son innocence mercredi.}}

“Je réfute catégoriquement ces accusations dont je note qu’elles concerneraient des événements survenus il y a 45 ans sans rapport avec des mineurs”, s’est-il défendu dans un communiqué. Jugeant les allégations de John Hepworth “sans fondement”, le prêtre a précisé n’avoir “rien d’autre à dire”.

John Hepworth, un prêtre catholique passé à l’Eglise anglicane dans les années 1970, a révélé avoir été violé et abusé sexuellement pendant 12 ans, dès l’âge de 15 ans, par deux prêtres et un séminariste.

Deux des hommes mis en cause sont décédés. L’Eglise a présenté ses excuses en leur nom et accordé des réparations financières à la victime. Le troisième, Ian Dempsey, est toujours en activité dans sa paroisse de Brighton.

L’archevêché d’Adelaïde (sud), qui avait supplié le parlementaire de revenir sur ses menaces, a vivement réagi mercredi. Le geste du sénateur “interfère avec le processus légal consacré à ce qui est déjà une affaire très difficile et complexe”, selon un communiqué.

“Le prêtre a par ailleurs catégoriquement réfuté les accusations”, a rappelé l’archevêché.

En révélant le nom de ce prêtre, le parlementaire australien a fait usage des prérogatives de son immunité. Selon la loi australienne, toute déclaration d’un parlementaire devant ses pairs devient déclaration publique.
Source :SYDNEY, 14 sept 2011 (AFP)