Les tradipraticiens réunis dans une Organisation non gouvernement(Ong) dénommée « Gëstu » ont réitéré leur incapacité à apporter un remède au Sida et se sont dits disposés à s’impliquer dans les voies et moyens pouvant y aboutir.

Le thème retenu pour la Journée mondiale contre le Sida de cette année est : « Mobilisons-nous pour l’objectif zéro nouvelle infection ». Dans ce cadre, les tradipraticiens du Sénégal, réunis dans une Ong dénommée « Gëstu » (Rechercher en wolof), ont organisé une rencontre pour manifester leur solidarité aux différents moyens de lutte contre le Sida. Ils ont, à l’occasion, réitéré leur incapacité à guérir cette maladie.

Reconnu officiellement en 1997, cette organisation qui a sensibilisé 3.227 tradipraticiens sur le Vih/Sida se donne comme objectif d’instaurer « une société où les valeurs positives traditionnelles comme modernes sont mises en exergue pour le bien-être des populations », a relevé Mamadou Bâ, président de Gëstu. Dès lors, il a recommandé une collaboration accrue entre médecine traditionnelle et moderne et l’implication des tradipraticiens dans l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement (Omd). Le plus important est de veiller à la préservation des valeurs traditionnelles. Et selon M. Bâ, la disparition de ce riche patrimoine constitue « une perte pour les générations futures ».

Mamadou Bâ a en outre, déclaré qu’une synergie d’actions entre les tradipraticiens et les services sanitaires décentralisés a permis « de sensibiliser des patients sur la problématique du Sida, de la tuberculose et du paludisme ». Sur ce, il lance un appel à ses collègues tradipraticiens à faire montre de franchise. « Il est impossible pour un guérisseur d’avoir des remèdes à toutes les maladies », a-t-il lancé, soulignant : « Nous avons des connaissances, nul doute ne saurait exister là-dessus, mais il y a des maladies qui nécessitent des analyses ne pouvant être effectuées que dans les structures sanitaires », a-t-il précisé.

Dr Karim Diop de la Division de lutte contre le Sida du ministère de la Santé et de l’Action sociale a salué « la franchise hautement symbolique des tradipraticiens qui ont reconnu leur inaptitude à guérir le Sida » et magnifié « la collaboration entre tradipraticiens et médecins ». « Cette collaboration est nécessaire, car les tradipraticiens sont fréquentés et reconnus par la plus grande frange de la population. A ce stade, ils peuvent constituer des relais efficaces ou des intermédiaires pour inciter les Personnes vivant avec le Vih (PvVih) et ceux qui ont des maladies qui nécessitent des examens médicaux à se rendre dans les hôpitaux », a-t-il soutenu.

Oumar BA (stagiaire)

source : http://www.lesoleil.sn/index.php?option=com_content&view=article&id=34041:les-tradipraticiens-avouent-leur-incapacite-a-guerir-le-sida&catid=140:actualiteTuesday, 03 December 2013 15:05
Written by Bouba Sow