Les autorités de l’immigration de Trinité-et-Tobago ont rencontré des représentants de l’ambassade canadienne au sujet des membres de la secte juive ultraorthodoxe Lev Tahor qui ont quitté le Canada en plein démêlés avec les services sociaux, a indiqué jeudi une porte-parole du gouvernement trinidadien.

Selon un courriel envoyé par un membre de la secte à des sympathisants, obtenu par La Presse Canadienne, deux familles de la communauté qui s’étaient vu retirer au Québec puis en Ontario la garde de leurs enfants ont quitté le Canada à destination du Guatemala.

La décision sur la garde des enfants a été portée en appel, mais cette affaire n’a pas encore été entendue – elle devait l’être mercredi.

Certains des voyageurs qui sont passés par Trinité-et-Tobago, un groupe de neuf personnes – trois adultes et six enfants -, selon le courriel, se sont toutefois vus interceptés durant une escale, pour des «incohérences» dans leurs réponses aux agents frontaliers.

Toujours selon le courriel, des membres d’une famille sont citoyens américains et les autres sont des citoyens israéliens qui possèdent un permis de travail canadien. Ces voyageurs devraient donc être renvoyés au Canada, mais ils demandent à poursuivre leur route jusqu’au Guatemala.

À la fin de l’année dernière, un juge de l’Ontario avait statué que 13 enfants de Lev Tahor devaient être remis à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) au Québec, où la communauté était auparavant établie, et où un premier tribunal avait ordonné qu’ils soient confiés à des familles d’accueil.

Le juge a donné 30 jours aux parents pour interjeter appel. Pendant ce temps, toutefois, les enfants pouvaient demeurer à Chatham avec leurs parents.

Le courriel rédigé par un des membres de la secte explique que les familles sont parties «en vacances», et qu’elles n’étaient pas enclines à revenir si l’audience en appel ne répondait pas à leurs attentes, bien qu’elles possèdent des billets fixant leur retour au 13 mars.

La porte-parole du ministère trinidadien de la Sécurité nationale, Marica Hope, affirme que les autorités ont rencontré des diplomates canadiens jeudi pour évaluer l’affaire et discuter de la suite des événements. Jusqu’à maintenant, a-t-elle dit, les représentants de Trinité-et-Tobago n’ont pas assez de preuves concluantes que les membres de Lev Tahor font l’objet d’une ordonnance d’un tribunal canadien.

SOURCE : ALLISON JONES
La Presse Canadienne
CHATHAM, Ontario

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