Une jeune fille souffrant d’arthrite a reçu une dizaine de coups de téléphone d’escrocs en une semaine
Isabelle Bertrand a reçu une dizaine de coups de téléphone en moins d’une semaine lui proposant des solutions miracle pour soigner l’arthrite juvénile de sa fille Éloïse Beaupré, comme la prière ou les potions.

«Il y en a un qui m’a dit qu’il voulait juste toucher ma fille pour la guérir», se souvient Isabelle Bertrand, qui n’en revient toujours pas.

Éloïse Beaupré, la fille de 14 ans de cette mère de famille de Blainville, souffre d’arthrite juvénile. Le Journal avait raconté son histoire la semaine dernière.

«Dans les deux jours qui ont suivi la publication de l’article, j’ai reçu une dizaine de coups de téléphone. On m’a dit qu’il fallait arrêter la médication et rejoindre un groupe de prière, par exemple. Ça avait plus l’air d’une secte que d’une religion, d’ailleurs», raconte Mme Bertrand.

Certains demandaient à parler directement à sa fille.

«Quand je lui en ai parlé, elle a fait les gros yeux, car elle a confiance en son équipe médicale. Après deux jours, j’ai arrêté de répondre aux numéros que je ne connaissais pas», se souvient la mère.

«Des vendeurs»

Elle a en revanche oublié les noms de ses interlocuteurs téléphoniques. Elle ne tenait pas spécialement à se rappeler de ces gens qu’elle considère comme des charlatans. Mais elle a décidé d’en parler publiquement pour éviter que d’autres ne se fassent prendre au piège.

«Ça m’inquiète pour une personne qui demeure seule ou monoparentale. Ils ont le don de te faire sentir que si tu n’essayes pas leur méthode, c’est que tu es un mauvais parent. C’est des vendeurs», lâche-t-elle.

«Le plus fort, c’est qu’il n’y en a qu’un qui parlait simplement d’aider ma fille. Tous les autres parlaient de la guérir, en buvant des potions ou des mélanges d’herbes», s’étonne encore Mme Bertrand.

À bout

La porte-parole de la Société de l’arthrite en matière d’arthrite juvénile, Simone Cavanaugh, a rappelé la semaine dernière à l’occasion d’un salon spécialisé à Montréal que «pour l’instant, on ne peut pas guérir l’arthrite. On peut simplement traiter les symptômes, notamment les douleurs chroniques aux articulations».

Le problème est que chaque corps répond différemment aux traitements.

Ainsi, une injection d’agents biologiques a immédiatement fonctionné chez Simone Cavanaugh. Éloïse Beaupré, en revanche, n’a jamais pu trouver de solution. Elle a pourtant essayé cinq types d’agents biologiques.

«Les personnes atteintes d’arthrite qui vivent des douleurs chroniques sont à bout. Alors ils pourraient être tentés d’écouter ces gens en dernier recours», craint Isabelle Bertrand. Mais c’est dangereux de dire d’arrêter la médication. C’est profiter de la vulnérabilité.»

source :
http://www.journaldemontreal.com/2014/10/25/des-charlatans-voulaient-guerir-son-arthrite-par-la-priere

BAPTISTE ZAPIRAIN