En mars 2014, le dirigeant du château de Pauly, à Chassaignes (24), était mis en examen pour viols, agressions sexuelles et abus de faiblesse sur des personnes en état de sujétion psychologique, c’est-à-dire d’emprise mentale sur fond de dérive sectaire. Huit mois plus tard, une des victimes, à l’origine de cette action en justice, a accepté de témoigner, anonymement. Pour que “mon histoire puisse aider des victimes et leurs proches à prendre conscience de l’emprise d’un éventuel manipulateur et les soutenir dans leur quête de reconstruction.”

C’était une nouvelle vie pour cette femme et sa famille. Du Nord-Ouest de la France, ils venaient s’installer en Dordogne. Sans emploi ni attaches ici, cette quinquagénaire s’était inscrite à un cours de qi gong, une gymnastique méditative chinoise quelle avait déjà pratiquée.

“C’est allé jusqu’au viol. Aujourd’hui, j’éprouve de la douleur, de la colère, de la honte et du dégoût”

Pendant un an, il ne s’y est rien passé de particulier. Mais quand ces cours se sont déroulés au château de Pauly, près de Ribérac, “cela a commencé à prendre une tournure différente. On nous parlait de mysticisme, on nous proposait des séminaires ou des massages, mais cela ne m’intéressait pas”. En difficulté dans sa vie professionnelle, une de ses professeurs de qi gong l’invite à se confier. “Elle m’a expliqué que je ne savais pas me positionner par rapport aux autres. Si j’avais des problèmes, c’est parce que je ne savais pas me gérer moi-même.”

source : sudouest.fr