Les débats dans l’affaire de l’Église de scientologie débuteront lundi devant la 69e chambre du tribunal correctionnel de Bruxelles. Sont notamment pointées du doigt la pratique illégale de la médecine et la prise de compléments alimentaires par les nouveaux adhérents.

Les débats se prolongeront jusqu’au 27 novembre prochain à raison de quatre audiences par semaine, à l’exception de la semaine de Toussaint. Onze membres de l’Église, ainsi que l’ASBL Église Scientologie Belgique et l’ASBL Église Scientologique Europe, sont prévenus notamment de faits d’extorsion, de faux et de pratique illégale de la médecine.

La chambre du conseil de Bruxelles avait décidé, en mars 2014, de renvoyer en correctionnelle l’ASBL Église Scientologie Belgique et l’ASBL Église Scientologique Europe ainsi que onze de leurs membres, au bout de près de vingt ans d’instruction.

Une 1re enquête en 1997

Une première enquête sur l’Église de scientologie de Belgique avait débuté en 1997 à la suite de dépôts de plaintes d’anciens membres. L’association avait ensuite été suspectée d’organisation criminelle, d’escroqueries, de pratique illégale de la médecine et de non-respect de la législation sur la protection de la vie privée.

La pratique illégale de la médecine concerne un programme de purification auquel sont soumis les nouveaux adhérents à la scientologie qui comprend la prise de bains de vapeur et l’ingestion de compléments alimentaires spécifiques. Ce sont ces derniers qui ont été jugés potentiellement dangereux par des médecins experts.

Des fausses offres d’emploi?

Une deuxième enquête avait ensuite été ouverte sur la base d’une plainte d’Actiris, l’office régional bruxellois de l’Emploi. L’Église de scientologie avait alors été soupçonnée d’avoir publié de fausses offres d’emploi.

L’Église et certains de ses membres devront répondre de toutes ces préventions devant le tribunal, dès lundi.

Pour sa part, l’Église de scientologie a déclaré à l’agence Belga, jeudi, via son porte-parole Éric Roux, qu’elle rejetait toutes les charges qui pesaient sur elle, en fait et en droit.

« Il y a clairement au travers de ce procès une volonté de détruire la croyance des scientologues. »

«Il y a clairement au travers de ce procès une volonté de détruire la croyance des scientologues. Mais on n’est pas parfait et il y a peut-être eu des erreurs commises par certains de nos membres. Toutefois, pas au point que cela soit traité en justice», a affirmé Éric Roux.

«Vouloir faire porter la casquette d’organisation criminelle à l’Église de scientologie qui est reconnue dans de nombreux autres pays comme une religion, c’est une entrave à la liberté de culte», a-t-il déclaré.

Le mouvement de la Scientologie a été fondé en 1954 par l’écrivain américain de science-fiction Ron Hubbard et compte quelque douze millions de membres, répartis dans 8 000 églises et 165 pays. En Belgique, l’Église compte quelque mille membres.

source : lavenir.net