Les sectes ont-elles la réponse à nos interrogations ? Remplacent-elles un être cher perdu ? Apportent-elles le confort moral dont nous avons besoin ? Dans un livre publié en 2009 et intitulé « Aliénation et prises de conscience », Jean-Pierre Coquand raconte sa vie au sein de l’association Les Témoins de Jéhovah. Il en est ressorti grâce à des études, mais sa femme y est encore mem­bre.
Des citations bibliques prises au premier degré et servies au ‘désespéré’ pour lui montrer qu’il était écrit dans la Bible que « tout cela arrivera mais que ce n’est qu’un signe annonciateur de l’apocalypse et que seuls qui croient seront sauvés ». Les visites à domicile accompagnées d’enfants, en groupes, les visiteurs toujours sages et vêtus correctement et, entre les mains le pamphlet La Tour de Garde, une revue propre, avec ses dessins édéniques et dans un français impeccable. Tout est fait pour rassurer.

Comment l’auteur s’est-il laissé endoctriner par les membres des Témoins de Jéhovah ? « Par le processus instrumental de la manipulation mentale et du conditionnement afin de rendre, en 6 mois, les gens semblables dont prévisibles et corvéables à souhait, les amenant à penser, agir et réagir en Témoin de Jéhovah, neutralisant ainsi les résistances du facteur humain, difficulté majeure à la constitution d’un organisme social », explique l’auteur. Le processus d’alié­nation utilisé par les ‘TJ’ (Témoins de Jéhovah : initiales servies par Jean-Pierre Co­quand dans son ouvrage) est semblable à celui auquel les sectes ont recours : l’exploitation des moments de faiblesse de certains individus et la mise en place d’intervention adaptée à leurs profils respectifs.

Dans le cas de l’auteur, il s’agit d’un jeune homme devenu orphelin à un certain âge et dont le destin bascule lorsqu’il est pris ‘en charge’ par des membres des Témoins de Jéhovah. C’est au domicile familial qu’ont lieu les premiers contacts, où le père recevait de temps en temps la visite d’un ami d’enfance (…), qui était Témoin de Jehovah. « Mon père l’avait surnom­mé ‘La Bible’ car il nous parlait de la fin im­minente du monde et nous laissait le pé­riodique ‘Réveillez-vous !’ ». Alors qu’il est âgé de 18 ans, Jean-Pierre Co­quand perd sa mère, qui meurt à la suite d’une seconde intervention chirurgicale cardiaque.

C’est à ce moment que se présente un camarade de classe, Témoin de Jéhovah. « Ce jeune, sérieux et travailleur, ayant appris le décès de ma mère, est venu m’apporter quelques paroles réconfortantes et m’inviter à prendre un repas dans sa famille le dimanche suivant. J’ai été chaleureusement accueilli et après le repas, invitation m’a été faite de les accompagner à la projection d’un film dont le thème retraçait les assemblées nationales des Témoins de Jéhovah autour du monde ». Dès ce moment, le mécanisme d’aliénation et de récupération mentale et physique va se mettre en place. « La phase de séduction était très élaborée et dans mon contexte de vulnérabilité suite au décès de ma mère, j’avais le sentiment de retrouver une grande famille. »

Adhésion totale
C’est sans aucun doute le facteur ‘familial’ qui sert de ressort à des organisations cultuelles telles que L’Église de la Délivrance ou Mission Salut et Guérison. En 1969, après avoir été ‘baptisé’ et démontré son adhésion totale aux idées maîtresses de l’organisation et devenu ‘pionnier permanent’, Jean-Pierre Coquand est appelé à propager les enseignements à La Réunion, « là où le besoin est grand ».

Mais avant de mettre le cap sur l’île Sœur, il est invité à New-York pour participer, entre autres, à une visite guidée dans « les nombreux bâtiments regroupant le siège mondial des Témoins de Jéhovah dans le quartier de Brooklyn (…) ». Au mois de novembre 1969, il arrive à Maurice, et à sa descente d’avion, il est accueilli par un dénommé L.S., qui l’accompagne jusqu’à son hôtel, à Curepipe.

L’aventure de JP Coquand au service des TJ dans les mers du Sud ne fait que commencer. Après 19 ans et un divorce douloureux, il a rendu son tablier et une fois à la retraite, il a tenu à expliquer les raisons qui lui ont poussé à livrer ce témoignage : « Ce qui m’a fait prendre conscience, ce sont l’hypocrisie, la corruption et la méchanceté manifestées par les responsables, ceux-ci n’ont aucune crainte de Dieu, ils agissent non en bergers mais en gestionnaires faisant fructifier l’avoir de la société ‘Watch Tower’. Mon objectif est la prévention afin d’éviter à d’autres d’être abusés. ».

Aliénation et prises de conscience, de Jean-Pierre Coquand (237 pages)
En vente dans les librairies à Maurice et sur Amazon.fr

source:www.defimedia.info relayé “sectes et pseudosciences”