Un beau jour, deux jeunes adultes, Emma et Gabriel, en ont eu marre des restrictions et de l’isolement imposés par leur cadre familial et ont choisi de prendre le large. Gabriel a une bonne idée de ce qu’est le monde en dehors de la secte. Mais Emma, totalement coupée du monde depuis des années, n’en sait presque rien.

Au bord de la mer, à quelques kilomètres de Sainte-Anne-des-Monts, deux aubergistes sympathiques, Florence et William, les accueillent. Les jeunes fuyards entament leur premier été de liberté, au cours duquel ils feront l’apprentissage de beaucoup de choses merveilleuses et étourdissantes.

La genèse du roman est vraiment spéciale. « C’est une histoire qui a commencé dans ma tête quand j’avais 14 ans », confie l’autrice en entrevue.

« Près de chez ma tante, je savais qu’il y avait une famille qui faisait partie d’une secte. Je ne veux pas entrer trop dans les détails et je ne le fais pas non plus dans le livre. » Elle explique sa démarche. « Pour moi, ce n’est pas un livre qui est basé sur plein de recherches au niveau de la secte. Ce n’est pas un livre qui vient dénoncer ça, ou décortiquer ça et montrer comment ça fonctionne. Pour moi, c’est vraiment un prétexte pour parler d’émancipation, pour parler de liberté et pour amener des thématiques qui sont universelles. »

Marianne Brisebois rappelle que son roman raconte l’histoire de deux jeunes de 19 et 21 ans qui veulent recommencer leur vie.

« Ils ont été privés du monde en grandissant dans une secte. Quand on veut parler d’émancipation… on part de très loin. »

DÉCOUVERTE DE SOI

« Les lecteurs vont pouvoir se reconnaître à travers ça parce qu’il est question de recherche de soi, de l’identité, de ce qu’on laisse tomber par rapport à notre héritage familial, par rapport aux valeurs dans lesquelles on a grandi, et ce qu’on veut découvrir sur soi. »

« Dans le livre, on n’entre pas dans les détails de ce qui se passait dans la secte, mais on en a les grandes lignes : le contrôle, la manipulation, se couper de l’extérieur, de la culture, vivre juste avec la communauté, donner son argent à la communauté. »

« Quand j’ai eu connaissance de cette secte, j’étais très jeune. J’ai su que des jeunes filles n’allaient même pas au secondaire parce qu’elles devaient aider leurs parents qui avaient beaucoup d’enfants. Mais qu’est-ce qui se passe quand un de ces enfants grandit et dit qu’il ne veut pas rester là-dedans ? Quand il veut s’en aller ? »

Publié aux Éditions Hurtubise

source :

MARIE-FRANCE BORNAIS

Journal de Québec

Samedi, 8 juillet 2023

https://www.journaldequebec.com/2023/07/08/tant-que-ce-sera-lete-quitter-une-secte-et-refaire-sa-vie