L’ambiance est dissipée mais volontaire. Dans une salle au plafond bas et sans fenêtre de la maison de quartier de Ménilmontant, à Paris, Yamin, un CM2 du quartier, joue le rôle d’un écolier juif demandant à manger casher à la cantine de l’école. Energique et volubile, Fanta, l’une de ses camarades de CM1, incarne dans la saynète suivante une élève hindoue absente de l’école un jour de contrôle pour cause de fête de Ganesh. A l’autre bout de la pièce, deux enfants figurent une discussion serrée entre un client de culture musulmane et un restaurateur marocain qui refuse de le servir durant le ramadan.

Avec leurs mots et un argumentaire travaillé quelques minutes avec Soufiane Torkmani, l’animateur du groupe, treize enfants aux origines et religions diverses déploient les grandes questions philosophico-politiques qui agitent régulièrement la société française sur la laïcité. A leur manière, ils tentent de répondre aux questions que soulève l’irruption du fait religieux dans la vie quotidienne.

Dans la négociation avec le restaurateur, Ousmane avance ses arguments sous l’oeil attentif de Marine Quenin, responsable de l’association Enquête, à l’origine de cet atelier. “Ce n’est pas parce que je suis marocain que je suis musulman. Sers-moi ! Ce n’est pas parce que je mange que toi tu dois manger !”, défend le garçon.

source :
LE MONDE .fr
| 15.07.2013 à 12h07 • Mis à jour le 15.07.2013 à 15h27 |
Par Stéphanie Le Bars