L’association HUGO! lance jeudi 12 septembre un centre à destination de tous les professionnels côtoyant des élèves.

Un adolescent sur trois est victime de harcèlement scolaire dans le monde, selon l’Unesco.

HARCÈLEMENT SCOLAIRE – Ancienne victime de harcèlement scolaire, Hugo Martinez compte bien faire tout ce qui est en son pouvoir pour que le moins d’élèves subissent ce qu’il a vécu. Après avoir lancé une association pour venir en aide aux victimes, “L’association HUGO!”, le jeune homme va annoncer jeudi 12 septembre l’ouverture du premier Centre de Formation Français du Harcèlement Scolaire (CFHS).

L’idée derrière le lancement de ce centre est simple: “outiller toutes les personnes qui entourent les victimes de harcèlement scolaire pour qu’elles puissent agir au mieux à leurs côtés”, souligne Hugo Martinez, contacté par Le HuffPost.

Alors que l’Unesco estime que plus d’un jeune sur trois est victime de harcèlement scolaire, Hugo Martinez est convaincu que ce “phénomène social” se traite par l’inclusion et la mobilisation de tous les professionnels entourant les élèves.

Professionnels de la santé, du droit, de l’éducation

Ce centre va s’adresser à plusieurs types de professionnels. Les premiers pouvant s’y inscrire étant les professionnels de la santé; médecins, psychologues, infirmiers, etc. Toutes les modalités de ce cycle à leur destination sont d’ailleurs d’ores-et-déjà accessibles sur le site du centre de formation.

Définition du harcèlement scolaire, caractéristiques, conséquences, étude de cas ou d’un témoignage sont par exemple au programme du premier module de six heures intitulé “le harcèlement scolaire au cœur des consultations”.

Entre 15 et 30 personnes peuvent s’inscrire pour ces formations prévues sur trois jours (pas d’affilée), avec un module par jour. Le coût de ces formations est estimé à 200€ par journée mais Hugo Martinez insiste sur le fait que les participants peuvent être remboursés “en fonction des organismes de financement auxquels ils adhèrent”.

La première session de formation n’a pas encore de date déterminée mais elle devrait avoir lieu début octobre. Les inscriptions ouvrent officiellement le 12 septembre mais Hugo Martinez souligne qu’une trentaine de personnes est pré-inscrite.

Après les professionnels de la santé, le centre a pour vocation de former les professionnels du droit, sociaux-éducatifs ou culturels (comme des animateurs périscolaires). Et, enfin, tous les professionnels du corps éducatif: enseignants, surveillants, proviseurs.

Cela ne pourra se faire qu’avec l’accord du ministère de l’Éducation nationale. “Avant de leur présenter notre projet, nous comptons faire nos preuves avec le cycle à destination des professionnels de la santé”, précise Hugo Martinez.

Formation théorique, pratique, et réseau de professionnels

Pour l’instant, seules deux personnes assureront les formations. Hugo Martinez lui-même, pour tout l’aspect “pratique” de la formation, très axée sur le témoignage. La partie théorique de la formation est assurée par Catherine Verdier, psychologue et thérapeute spécialiste des enfants et adolescents.

Après avoir suivi ces trois jours sur le harcèlement scolaire, les professionnels seront intégrés à un réseau d’anciennes personnes formées, “pour poursuivre la discussion”, précise Hugo Martinez. Ils pourront aussi rejoindre le réseau de l’association afin que les victimes de harcèlement, si elles le souhaitent, puissent être redirigées vers eux.

Ce centre de formation est indépendant de toute autorité publique. “Nous le finançons avec nos propres fonds, n’avons de subvention ni privée ni publique”, précise le président de l’association. Autrement dit, ce sont les frais d’inscription aux différentes sessions de formation qui pourront à moyen et long terme permettre le fonctionnement du centre.

Certains centres de formations français, qui ne sont pas dédiés au harcèlement scolaire, proposent déjà des sessions sur ce thème. C’est par exemple le cas du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) ou du Centre national de la formation conseil en entreprise (CNFCE).

L’association “Marion la main tendue”, créée par Nora Fraisse, maman de Marion, 13 ans, qui a mis fin à ses jours en 2013 après avoir été victime de harcèlement scolaire, propose également des sessions de formation sur le sujet. “Il s’agit d’opérations de sensibilisation effectuées auprès du grand public”, précise Hugo Martinez, ajoutant que son centre de formation sera bel et bien le premier agréé en tant que tel, auprès de la Direction régionale des entreprises de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi d’Auvergne-Rhône-Alpes.

En parallèle de cette création, l’association Hugo! lance aussi ce jeudi 12 septembre une campagne de financement pour organiser un “grand concert du harcèlement scolaire”, prévu à l’été 2020 à Lyon, à l’occasion duquel artistes, professionnels et victimes seront réunis. Toujours avec le même objectif en ligne de mire: rassembler le maximum de personnes autour d’une même cause.

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