Il s’est résolu à effectuer ce travail après avoir pris connaissance des failles multiples de cet ouvrage porté par l’immense vague médiatique déclenchée par l’accession au poste de Premier ministre de Manuel Valls, frère de Giovanna. Pourquoi pas ?

Mais, sans avertissement ni conseil de prudence, le livre en question fait la promotion de l’ayahuasca (classée comme stupéfiant en France, aux Etats-Unis, en Belgique…), de pratiques thérapeutiques plus que controversées et, sous couvert de « religion », d’une « secte hallucinogène » amazonienne. Dans la mesure où, par complaisance ou ignorance, les interviewers de Giovanna Valls Galfetti n’ont jamais fait remarquer ces « anomalies », Psychothérapie Vigilance se devait de le faire par égard aux trop nombreuses victimes des drogues dites « sacrées » et des thérapies expérimentales aliénantes ou « empoisonnées ».

{{« ACCROCHÉE À LA VIE »
DE GIOVANNA VALLS GALFETTI
Le « journal » équivoque et anecdotique d’une « renaissance »
par Guy Rouquet
Président de Psychothérapie Vigilance
}}

« Bien des expressions ou passages de Accrochée à la vie sont en mesure
de conduire le lecteur un peu avisé à douter des capacités
de discernement, de réflexion et d’analyse de la narratrice.
Ce qui ne porterait pas trop à conséquence s’ils avaient été circonscrits
à un entourage familial ou amical en proie à la plus vive inquiétude
et, de ce fait, prêt à les accueillir avec empathie et bienveillance.
Mais, dès lors qu’ils sont rendus publics à grand renfort d’articles
et d’interviews, certains deviennent peu acceptables,
voire irresponsables et guère excusables. »

Accrochée à la vie est le « journal » ambigu de la « renaissance » de Giovanna Valls Galfetti, « privée de volonté » et « brisée en mille morceaux » après avoir été « attrapée de façon vertigineuse » par la drogue. Le terme de renaissance qui est mis en vedette sur la couverture du livre comme dans son argumentaire et le récit proprement dit ne manque pas de laisser perplexe le lecteur attentif tant il est sujet à caution par lui-même et par la manière dont il est censé définir une réalité sur laquelle il y a lieu de s’interroger à divers titres.

{{Une personnalité romanesque et « impulsive »}}

« Impulsive », à la fois « lunatique » et « très rationnelle », Giovanna Valls Galfetti est une femme prompte à s’enthousiasmer et à faire confiance, qui a longtemps vécu « avec l’illusion de savoir ce qu’elle voulait » et a « toujours cru fermement en Dieu et dans le pouvoir de la prière ». D’un tempérament incontestablement romantique, elle s’est appliquée à marcher droit tout au long de sa vie, même quand le chemin a été de plus en plus encombré « de rochers et de cailloux », un chemin qu’elle n’échangerait cependant « contre aucun autre ». Ce qui, à la lumière des souffrances endurées ou des « sacrifices » infligés à sa famille, ne manque pas de surprendre. Mais ce n’est pas le moindre des paradoxes de cet ouvrage qui, à tout bien considérer, est la fausse chronique d’une guérison annoncée. Non pas que les faits rapportés soient inexacts mais parce que, outre les arrangements et accommodements découlant de leur mise en forme théâtralisée, le principe de leur exposition publique donne le fâcheux sentiment de relever d’une entreprise de marketing à même d’intéresser au plus haut point les médias en raison de l’immense notoriété de son frère Manuel.

{{
Une affaire lucrative}}

La publication du livre en Espagne sous le titre « Aferrada a la vida » en juin 2014 par le groupe de communication espagnol RBA fondé à Barcelone en 1981, puis de sa traduction en France, sous le titre « Accrochée à la vie », avec comme sous-titre « Journal d’une renaissance », aux Editions JC Lattès en mai 2015 sont à rapprocher de l’actualité politique en France, avec l’accession de Manuel Valls au poste de Premier ministre, le 31 mars 2014.

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