Il s’avance à la barre, timidement, en principale victime d’une pénible affaire d’abus de faiblesse subie notamment à Cahors, entre septembre 2009 et décembre 2010.

«C’est un homme d’une grande vulnérabilité. Il a 36 ans et doit faire face à un endettement de 150 000 €. Son horizon est bouché, car une telle somme correspond à huit ans de salaire pour lui. C’était la poule aux œufs d’or de ses collègues.»

C’est ainsi que François Faugère, avocat de ce Cadurcien placé sous curatelle, a plaidé jeudi au tribunal correctionnel de Cahors, pour défendre les intérêts de son client. Un jeune homme encore très marqué par l’abus frauduleux dont il a souffert et par la confiance aveugle accordée à deux anciens amis. Ceux-ci travaillaient pour le compte de la société américaine ACN (All communication network) spécialisée dans le marketing de réseaux.

«Cette société a mis en œuvre un système pyramidal où ses collaborateurs doivent parrainer des filleuls qui doivent, à leur tour, développer leur propre réseau. Chacun recevant ensuite sa commission, a retracé Jérôme Duphil, qui défendait l’un des deux ‘’abuseurs ». Mon client a également fait preuve de naïveté au sein de cette société ; il a été séduit par son discours. Le trio(la victime, le client de l’avocat et la tête pensante du groupe) fonctionnait bien. Chacun semblait trouver son compte.»

«Ils ont reconnu leur culpabilité. On doit évidemment leur reprocher d’avoir abusé de leur collègue en le persuadant de souscrire des emprunts et de financer leur train de vie, l’achat de voitures et des voyages aux USA, en Corée, en Espagne. Ils ont même absorbé toutes ses économies, jusqu’aux 18 000 € de son Plan épargne logement», a détaillé le ministère public.

La substitut du procureur a estimé, en s’appuyant sur l’expertise psychologique de la victime, que «l’état de vulnérabilité était visible par ceux qui l’ont exploitée avec frénésie.»Le tribunal a suivi le réquisitoire du ministère public et condamné le prévenu et son compère, absent, à une peine de six mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve pendant 3 ans.

Ils devront également indemniser la partie civile.

source : http://www.ladepeche.fr/article/2014/12/06/2006124-mon-client-etait-leur-poule-aux-oeufs-d-or.html

par Jean-Luc Garcia