Ce mercredi, le Juge des libertés et de la détention a refusé la mise en liberté de Tariq Ramadan, avançant les mêmes arguments que lors des précédentes demandes

C’était prévisible. Après que les juges ont ordonné, mardi 25 septembre, le maintien de Tariq Ramadan en détention provisoire, personne ne s’attendait à ce que le Juge des libertés et de la détention les contredise. Ce mercredi, le JLD a publié une ordonnance de rejet. Dans ce document, que LeMuslimPost a pu consulter, le Juge des libertés et de la détention reprend les mêmes arguments qu’évoqués dans les précédentes ordonnances de refus.

Les déclarations de Paule-Emma A. « paraissent corroborées à ce stade des investigations par la production de certificats médicaux. » Concernant Henda Ayari, « en dépit d’une hésitation sur la date des faits », et Mounia Rabbouj, elles ont réitéré leurs accusations, ce qui fait dire au JLD que les déclarations des trois plaignantes sont « réitérées et constantes » contrairement aux déclarations de Tariq Ramadan.

Dans son ordonnance, le Juge des libertés et de la détention semble dire que, « compte tenu des investigations restant à effectuer », Tariq Ramadan pourrait rester détenu pendant un an, ce qui correspond au « délai prévisible d’achèvement de la procédure. » Le JLD justifie sa décision par le fait que « les plaignantes ont lieu d’être protégées de toute intimidation », certaines ayant, selon le juge, fait « l’objet de menaces et de pressions régulières de personnes extérieurs à l’affaire depuis le début de la procédure. » Le JLD s’appuie aussi sur les témoignages de trois femmes qui déclarent « avoir entretenu une relation amoureuse avec Tariq Ramadan (…) sans prétendre avoir été violées », mais qui parlent de « violence » et d’« emprise. »

Une nouvelle fois, l’ordonnance parle d’un risque « élevé » de « non-représentation de Tariq Ramadan devant la justice », le juge justifiant sa crainte par le fait que le professeur « a l’habitude de voyager dans de nombreux pays étrangers. » Le JLD évoque également un « risque sérieux de renouvellement de l’infraction », pourtant non avérée jusqu’ici. Enfin, concernant son état de santé, le « suivi neurologique, psychothérapique et kinésithérapique reste mis en œuvre », selon le juge.

Un juge qui résume donc que Tariq Ramadan doit rester en détention provisoire pour « conserver les preuves ou les indices matériels qui sont nécessaires à la manifestation de la vérité », « empêcher l’exercice de pressions à l’égard des témoins et des victimes », « garantir le maintien de (Tariq Ramadan) à la disposition de la justice » et « mettre fin à l’infraction ou prévenir son renouvellement. »

source : lemuslimpost.com le