http://www.bienpublic.com/actu/france/20090511.JSA7992.html

lundi 11 mai 2009

Une Mâconnaise de 62 ans a été écrouée samedi sur l’île de la Réunion après l’arrestation du gourou d’une secte. Sa famille, sans nouvelle d’elle depuis un mois, est stupéfaite. Elle ignorait son départ vers l’océan Indien.
Elle avait dit à sa famille qu’elle était partie chez une amie à Saint-Martin-Belle-Roche dans le Mâconnais. Son père et ses sœurs, inquiets ne pas avoir de ses nouvelles depuis un mois ont demandé à sa fille, domiciliée à Dijon, quand elle avait l’intention de regagner son domicile à Mâcon. Et la fille de les informer qu’elle l’avait eue au téléphone et que tout allait bien. Mais depuis hier soir, c’est la stupéfaction pour cette famille, informée par notre titre qu’en réalité, leur proche, Christiane Mainguet, 62 ans, est impliquée dans l’arrestation du gourou pédophile sur l’île de la Réunion. Elle a été interpellée mercredi soir dernier en compagnie du commando et des évadés par hélicoptère d’une prison de Saint-Denis de ce gourou de la secte « Cœur douloureux et immaculé de Marie ». La Mâconnaise a été mise en examen pour recel de malfaiteurs et a été écrouée après son passage samedi devant un juge des libertés et de la détention.
« Elle nous a dit qu’elle partait pour le week-end chez une amie. On s’est dit qu’elle ne prenait jamais de vacances et qu’elle devait se trouver bien », réagissent sous l’émotion son père et l’une de ses sœurs.

U{{ne vie sans histoire;}}

Née à Paris, domiciliée à Mâcon depuis une dizaine d’années, Christiane Mainguet, née Behr, a assuré des fonctions d’institutrice sans accomplir une carrière complète. Percevant des revenus modestes, son père et l’une de ses sœurs n’en reviennent pas et cherchent à comprendre. « Elle est assez mystique, croyante et pratiquante. Elle va à la messe chaque dimanche », poursuivent-ils tout en précisant que Christiane est « de santé fragile ». Et qu’elle effectue parfois des pèlerinages. C’est justement lors d’un pèlerinage en 2008 à la Réunion que la sexagénaire aurait rencontré Graziella Michel, fille de l’un des évadés. Et qu’elle aurait décidé de passer sa retraite sur l’île et demandé à Graziella un coup de main pour lui trouver un logement.

{{à huit dans son logement rue de Bourgogne;}}

Ironie de l’histoire, la Saône-et-Loirienne Christiane Mainguet aurait débarqué au 32, rue de Bourgogne, le dimanche 26 avril, veille de l’évasion. Et elle a dit aux enquêteurs que le lendemain elle avait vu arriver dans son tout petit logement sept personnes qu’elle ne dit pas connaître aujourd’hui.
Elle effectuait seulement les courses alimentaires et dit ne pas avoir fait le lien avec les visages des évadés qui défilent en boucle à la télé… Sa version ahurissante fait dire à son avocat, selon ses propos rapportés par Le Quotidien de l’Ile de la Réunion qu’elle est « l’élément étranger de ce dossier. On ne la connaissait pas à la Réunion, rien n’indique qu’elle hébergeait le groupe… Elle s’est trouvée là au mauvais endroit au mauvais moment…». Selon lui, elle n’aurait pas eu la force morale de dénoncer les évadés. Il n’obtiendra pas son placement sous contrôle judiciaire. Un casier judiciaire vierge, Christiane Mainguet, présumée innocente des faits se trouve dans un incroyable tourbillon judiciaire dont sa famille affirme qu’elle est étrangère à cette sordide histoire. « Elle n’a jamais voulu passer sa retraite là-bas ! Elle a dû être embobinée », dit l’un deux. « Elle n’a jamais mis les pieds à la Réunion. Je peux vous certifier qu’elle n’a rien à se reprocher », poursuit un autre proche. Le gourou de la secte, Juliano Verbard, 27 ans, évadé par hélicoptère d’une prison de l’île de la Réunion a été arrêté mercredi dernier au dixième jour de sa cavale en compagnie de deux complices de la prison de Domenjod de Saint-Denis. Il y purgeait une peine de quinze ans de réclusion pour les viols et des agressions sexuelles sur deux enfants dont parents appartenaient à sa secte, en 2003. Hier soir, la famille de Christiane, choquée, se demandait bien comment elle allait parvenir à lui venir en aide à 12 000 kilomètres.

Emmanuelle Bouland