.L’expert psychiatre estime que l’accusé, ex-entraîneur à Sarcelles et Levallois, ne souffrait d’aucun trouble susceptible d’altérer son discernement au moment des faits.

Les 19 500 appels et messages échangés en huit mois avec l’une de ses victimes auraient pu traduire une quelconque pathologie mentale. Mais chez Andrew Geddes, ex-prof de tennis poursuivi pour viols et agressions sexuelles sur quatre de ses élèves, les experts psychiatres entendus ce jeudi par la cour d’assises des Hauts-de-Seine n’ont décelé ni psychose délirante, ni trouble de la personnalité.

En clair, Andrew Geddes, 53 ans, ne souffrait d’aucun trouble susceptible d’altérer son discernement lorsqu’il a noué des relations intimes, au début des années 2000, avec quatre jeunes filles âgées de 12 à 17 ans. D’abord au club de Sarcelles (Val-d’Oise) où il était l’entraîneur vedette, puis à celui de Levallois-Perret où il a occupé le poste de directeur de la compétition.

Lors de l’instruction, puis pendant l’audience, ces ex-joueuses ont toutes décrit l’incroyable emprise exercée sur elles par leur coach et raconté les rapports sexuels qui leur étaient peu à peu imposés. Des rapports dont la violence allait crescendo mais dont l’accusé dit qu’ils étaient en partie consentis.

Un risque de récidive «réductible» avec une «prise en charge adaptée»

« Il admet la relativité du consentement et du libre arbitre de ces jeunes filles à l’époque, nuance le Dr Bernard Cordier. Quant à la violence des actes, il la relie tout simplement à son impulsivité. Il n’apparaît pas qu’il avait une jouissance à faire mal. On n’arrive pas dans la dimension du sadomasochisme. »

Une analyse qui s’oppose au récit parfois glaçant des parties civiles qui, au fil de l’audience, ont décrit des rapports sexuels à répétition devenus, au fil des mois, carrément « pornographiques ». « Il avait des désirs envahissants qu’il essayait de satisfaire dès qu’il le pouvait », observe l’expert psychiatre, qui écarte au passage toute tendance pédophile chez l’accusé.

« Ce qui interpelle, c’est surtout que les faits se sont reproduits alors qu’il n’ignorait pas que ces actes pouvaient lui être reprochés », reprend-il. Le praticien estime toutefois que le risque de récidive d’Andrew Geddes est « réductible » avec une « prise en charge adaptée ». L’accusé encourt 20 ans de réclusion criminelle. Le verdict est attendu ce vendredi.

source :

Le 23 janvier 2020 à 16h46

http://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/assises-des-hauts-de-seine-pas-de-maladie-mentale-chez-l-ex-prof-de-tennis-accuse-de-viol-23-01-2020-8242842.php