Depuis quelque temps déjà, au centre hospitalier de Cambrai, divers praticiens proposent aux patients d’intégrer ces pratiques alternatives (ou complémentaires) aux médicaments dans les parcours de soins.

Il existe des dizaines de méthodes douces pour diminuer la douleur autour des interventions chirurgicales et des maladies. Celles-ci ont longtemps été considérées comme des solutions alternatives peu sérieuses, mais ces techniques gagnent chaque jour en notoriété. C’est donc tout naturellement qu’elles trouvent désormais leur place à l’hôpital de Cambrai, comme l’expliquent, au nom des divers soignants (médecins, infirmières, sages-femmes, diététiciennes…) qui participent à la démarche, les psychologues Amélie Dubois et Claire Laterrade.

L’initiative de ces nouvelles « offres » remonte à près de deux ans, « mais plusieurs se sont développées ces derniers mois ». « Il y a toujours une prise médicamenteuse qui est proposée par le personnel médical, mais celui-ci, les infirmiers, nous-mêmes et divers autres corps de métiers sont sommes fédérés : nous avons mutualisé nos connaissances et nos outils pour que l’hôpital puisse se positionner un peu autrement au niveau de l’offre de soin…», résume Claire Laterrade.

En confiance

« Que ce soit dans la prise en charge de la douleur ou l’accompagnement du patient, nous nous voulons force de proposition d’autres choses », complète Amélie Dubois. Ces autres choses, elles les listent : acupuncture, homéopathie, mésothérapie(1), sophrologie(2), hypnose médicale, aromathérapie, stimulation sensorielle… autant de compétences validées par des diplômes ad hoc, « ouverts uniquement à des professionnels déjà médicaux », tiennent absolument à préciser les deux psychologues : « C’est normal et très important : il faut que les gens puissent venir en confiance accepter ces nouvelles propositions thérapeutiques ».

Concernant ces méthodes non-médicamenteuses, « Nous travaillons en équipe pluridisciplinaire. On a des réunions au cours desquelles on échange sur ce qu’on peut faire, dans quelle attente. Avec cet éventail d’outils, nous avons les moyens d’attaquer la douleur chronique dans tous ses aspects », à savoir aussi bien au niveau du physique que du mental (moral). « En fait, on peut apaiser la douleur du patient avec un médicament antidouleur, mais le fait de pouvoir l’écouter dans un espace dédié, lui apprendre des techniques respiratoires de relaxation, le faire participer à des groupes de parole avec des personnes atteintes des mêmes symptômes aide à la résolution des problèmes globaux ».

« Éducation thérapeutique »

Le succès est grandissant, dans de nombreux services de l’hôpital (gériatrie, EHPAD, soins de suite, soins palliatifs, maternité, pédopsychiatrie…), mais pas seulement : « Des personnes appellent à présent l’hôpital parce qu’elles ont appris que nous y faisons de l’hypnose ». Par ailleurs, des spécialistes ou des généralistes de plus en plus nombreux envoient également leurs patients au Service douleur chronique « pour une prise en charge globale du problème douloureux ».

L’avantage de ces méthodes, c’est qu’elles sont faciles à mettre en place, sont généralement appréciées des patients et présentent peu ou pas de contre-indications. De plus, elles favorisent la prise en charge physique, psychologique et relationnelle du malade. « C’est une vraie révolution dans la prise en charge du patient. On parle d’éducation thérapeutique : responsabilisé, le patient devient acteur de sa guérison, des choix thérapeutiques ».

(1) Mésothérapie : administration à l’aide d’une aiguille d’une microdose de substances médicamenteuses juste sous la peau, à l’endroit du trouble ou de la douleur ; (2) Sophrologie : issue des techniques orientales de méditation, de yoga et de relaxation occidentale, elle permet le développement personnel, de mieux harmoniser corps et esprit et ainsi de combattre angoisses et tensions.

source : http://www.lavoixdunord.fr/region/au-centre-hospitalier-de-cambrai-comment-combattre-la-ia13b45101n1833820
Par BRUNO DEMEULENAERE