Je le dis, je le répète et je ne cesserai de le répéter sur toutes les tribunes qu’on m’offre et m’offrira : c’est fou tout ce qu’on accepte sous le couvert de la liberté de religion.

Il suffit que vous brandissiez le mot « religion » pour que soudainement, l’État vous laisse faire n’importe quoi.

DU BOURRAGE DE CRÂNE

 Marie-Christine Bergeron présente un reportage-choc sur une secte « bien de chez nous » installée à Saint-Paul, Joliette, Montréal et Lavaltrie : la Mission de l’Esprit-Saint.

Depuis des années, ce regroupement d’illuminés qui croient qu’un ancien policier de Montréal mort en 1925 est l’incarnation de l’Esprit-Saint bourre le crâne des enfants.

On estime qu’au fil des ans, plusieurs centaines d’enfants ont été retirés du système scolaire québécois pour être « éduqués » dans des écoles privées où on leur inculque toutes sortes de théories plus débiles les unes que les autres.

  • Les planètes n’existent pas.
  • Les étoiles n’existent pas.
  • La Terre est en forme de poire.
  • La lune est un reflet.
  • Le ciel est un plafond de glace.
  • Les arcs-en-ciel sont des manifestations du fondateur de la secte.
  • Si vous commettez des péchés, vous vous réincarnerez en insectes.
  • Et, surtout, les femmes ont été mises sur Terre pour remplir une seule et unique mission : se marier et faire des enfants. Le plus tôt possible.

Les enfants qui sortent de ces usines à fabriquer des adeptes soumis et obéissants ne sont absolument pas outillés pour affronter la vie moderne.

Dans un témoignage qui donne froid dans le dos, une ex-membre dit qu’elle a quitté la secte à 25 ans. Elle avait six enfants. Et n’avait reçu aucune instruction digne de ce nom.

 LES MAUDITES CHARTES

Le pire, c’est que ces pseudo écoles ont des permis en bonne et due forme du ministère de l’Éducation !L’école de Saint-Paul visitée par J. E. fonctionnait en toute légalité ! (Alerté par J. E., le ministère de l’Éducation leur a retiré leur permis…)

Régulièrement, les directeurs allaient voir la Commission scolaire, montraient des p’tits dessins et des belles compositions écrites par les jeunes, et on leur disait : « Parfait, tout est beau ! »

À quand une loi destinée à protéger les citoyens — et surtout les enfants — des dérives sectaires ? À quand un vrai ménage dans les écoles religieuses ?

Pourquoi permet-on encore à des groupes religieux extrémistes de bourrer le crâne de « leurs » enfants du matin au soir ?

Et de poster des goons devant la porte de chambres d’hôpital, comme l’ont fait les témoins de Jéhovah à l’Hôtel-Dieu de Lévis, en octobre 2016 ?

Pourquoi cette complaisance ?

À cause des chartes ?

Les chartes des droits sont censées protéger les droits et libertés des citoyens, pas permettre à des siphonnés du bocal d’exploiter en toute liberté les plus vulnérables d’entre nous.

Si nos chartes permettent — et PROTÈGENT ! – ce genre de dérives, c’est peut-être parce qu’elles doivent être réécrites et repensées !

source :

  • Journal de MontrÉal
  • RICHARD MARTINEAU

Samedi, 21 septembre 2019

https://www.journaldemontreal.com/2019/09/21/au-nom-de-la-foi