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mardi 09.03.2010, La Voix du Nord

Alain, un père de famille cambrésien, est poursuivi pour « diffamation et injure non publiques », infraction jugée par le tribunal de police de Cambrai. …

Sur le papier, rien de bien extraordinaire, susceptible de défrayer la chronique. Sauf qu’ici, le plaignant prête le flan à la polémique : il s’agit du Père Samuel, un religieux qui, dans son sillage, laisse en Belgique comme un parfum de scandale.
Ce prêtre de 68 ans suscite ainsi la controverse Outre-Quiévrain, tantôt peint dans un habit de « gourou » procédurier, tantôt dans celui de « messie-voyant-guérisseur », comme le qualifient nos confrères de la presse belge. En creux de ce procès prévu le 3 février dernier, mais reporté à demain matin, la sulfureuse réputation de cet homme que des dizaines d’adeptes venaient soutenir sur notre site Internet lorsque nous évoquions pour la première fois ce procès, début février.
L’« affaire » est issue d’une procédure de divorce entamée par Alain et son épouse, adepte du Père Samuel. Dans le cadre de sa demande, Alain emploie sur sa requête en divorce des termes prompts à jeter l’opprobre sur le prêtre belge. Les mots écrits le sont à usage privé. Mais l’épouse et le religieux belge décident de porter plainte. Pour sa défense, ainsi que celle de l’épouse d’Alain, le Père Samuel fait appel à la grande cavalerie : Me Julien Pierre, du barreau de Liège, l’ancien avocat de Marc Dutroux, et Stefan Squillaci, avocat lillois associé de Dupond-Moretti. Des ténors du barreau au tribunal de police. Un mélange des genres dont la défense se sert.

{{Ténors du barreau}}

« C’est parce que mon client a mentionné les pratiques du Père Samuel qu’il se retrouve à la barre du tribunal.
La peine encourue est une amende. Mais nous nous retrouvons face à des avocats plus que pénalistes ! » expliquait dans notre édition précédente Me Véronique Delplace, l’avocate d’Alain. Laquelle, demain matin, devrait plaider l’irrecevabilité de la plainte.
De son côté, à l’occasion d’ une interview donnée en février dernier à un confrère belge, l’avocat Julien Pierre expliquait que « la rupture » entre Alain et son épouse « était déjà consommée » avant que l’épouse ne devienne adepte des homélies du père. « Elle a demandé de l’aide au Père Samuel et le mari en a profité pour imputer la responsabilité de la rupture à mon client.»

{{Arroseur arrosé ?}}

Au-delà du gratin du barreau, la presse belge, ainsi qu’un comité de soutien au prêtre, pourraient se déplacer jusqu’à Cambrai. Là, les prosélytes devraient se trouver face à la dizaine de membres du Collectif des victimes du Père Samuel, fondé en début d’année par d’anciens adeptes et… Alain lui-même. Ce collectif, qui regroupe Français et Belges, est abrité dans les locaux de l’Association pour la défense des familles et des individus (ADFI) à Lille. Dans la plainte du Père Samuel, Alain voit « une tentative d’intimidation », mais dans le procès, l’occasion d’« un coup médiatique » qui donnera de la visibilité à son collectif. •
M. R.