Après de longs mois de silence, la justice et la gendarmerie ont avancé dans le dossier d’Amour et miséricorde en réalisant de nombreuses auditions dans la journée du mercredi 11 avril. Selon Le Progrès (15/04/12), les auditions auraient été menées à Paris, Dijon, et dans le Jura. Deux mises en examen auraient été prononcées pour abus de faiblesse aggravée. Selon nos informations, plus d’une quinzaine de plainte auraient été déposées.

Après un rapport de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) fin 2008, le groupe de prières était sur la sellette. D’ailleurs, quelques jours après la venue de Georges Fennec, le président de la Miviludes, l’association s’était dissoute sans justification. A la fin du mois d’avril 2009, la cour d’appel de Dijon a renvoyé Amour et miséricorde devant la chambre d’instruction suite à de nombreuses plaintes. L’un des plaignants, Pierre Boucher-Doigneau, dont sa femme et de deux ses filles sont liées avec le groupe de prières, déclarait à l’époque : « Je me réjouis que mon appel ait été entendu. L’instruction va se poursuivre compte tenu des faits nouveaux. ». (Gazette 23/04/2009). Toutefois, le plus compliqué commençait pour les enquêteurs de la gendarmerie. Puisque ce type d’affaire n’est pas classique comme peuvent l’être les trafics de drogue, d’armes, ou d’objets volés. L’ambiance tourne sur l’humain, et le ressenti est très important. Et les faits tangibles sont difficiles à dénicher.

« Monseigneur Minnerath n’a pas un regard objectif »

Durant l’enquête de la Miviludes, le positionnement de Mgr Minnerath avait posé quelques questions, notamment après le témoignage de Magalie Breux, la fille d’Eliane Deschamps : « Monseigneur Minnerath n’a pas un regard objectif. Il ne reçoit qu’une partie. Je suis la fille d’Eliane, je voulais lui apporter mon témoignage, il n’a jamais souhaité me recevoir. Il a des œillères. Il croit à 100 % ce qu’Eliane vit, et il la couvre » (Gazette 8/01/12). Selon Le Progrès (15/04/12), l’archevêque de Dijon aurait été entendu aussi par la gendarmerie, même si l’information est contestée par l’archevêché : « Nous ne sommes pas au courant que Mgr Minnerath ait été entendu ». Dans cette histoire, les différents protagonistes semblent adopter la règle de certains monastères : le silence. Gendarmerie, parquet, et plaignants ne souhaitent pas répondre à nos questions.

Source : http://www.gazetteinfo.fr/2012/04/16/auditions-mises-en-examen-dans/print/

LA GAZETTE DE COTE d’OR / Jérémie Demay / 16 avril 2012