«Ce serait plus simple si les monstres avaient toujours une tête de monstre», s’est désolé le procureur Yves Delpérié. Jugé en 2011 pour agressions sexuelles aggravées sur pas moins de trente-huit enfants, Pierre-Etienne Albert, membre de la communauté religieuse des Béatitudes, comparaissait à nouveau ce mercredi, devant le tribunal de Rodez. Il était prévenu d’atteinte sexuelle sur une mineure de quinze ans, avec cette circonstance aggravante qu’il avait autorité sur sa victime. Une victime, qui vient en quelque sorte se greffer au dossier de 2011.

«Malgré toutes les victimes qui sont passées dans cette salle, certaines sont passées à travers les mailles du filet»

Pendant deux jours, fin novembre et début décembre 2011, Pierre-Etienne Albert, membre de la communauté religieuse des Béatitudes devait répondre d’actes d’agressions et d’atteintes sexuelles, sur des anciens pensionnaires de cette même communauté. L’homme avait établi en 2007 une liste de cinquante-sept victimes, des enfants de moins de quinze ans, agressés sexuellement entre la fin des années soixante-dix et l’an 2000. Cependant, seules trente-huit d’entre eux avaient pu obtenir réparation, les autres tombant sous le coup de la prescription.

Pierre-Etienne Albert avait été condamné à l’époque, à cinq ans de prison ferme, et était parti immédiatement en prison à l’issue de son procès.

C’est à cette occasion qu’une victime supplémentaire s’est fait connaître. Dans une lettre, elle expliquait à la juge d’instruction, que le prévenu, l’avait elle aussi agressée, en 1996. Âgée de douze ans à l’époque des faits, elle aidait Pierre-Etienne Albert à aménager un studio. C’est alors que l’homme en aurait profité pour l’embrasser, à plusieurs reprises. «Malgré toutes les victimes qui sont passées dans cette salle, certaines sont passées à travers les mailles du filet» a souligné le procureur Yves Delpérié.

À l’audience, Pierre-Etienne Albert a reconnu l’intégralité des faits. Tête baissée, il a voulu «demander pardon du fond du cœur», à cette énième victime. «ce que j’ai fait est monstrueux».

Conformément aux réquisitions du procureur, le tribunal l’a condamné à 3 mois de prison, avec confusion de peine. En clair, cela signifie que ces trois mois de prison sont «absorbés» par la peine de cinq ans de prison déjà effectués dans le cadre de ce dossier. Il devra également dédommager sa victime à hauteur de 2 000 euros.

par Océane Laparade

source : http://www.ladepeche.fr/article/2015/10/29/2206541-pierre-etienne-albert-a-nouveau-devant-la-justice.html

Amaigri, vieilli, le crâne rasé, seul. Pierre-Étienne Albert, condamné en décembre 2011 à cinq ans d’emprisonnement pour avoir agressé sexuellement 57 mineurs entre 1975 et 2001 (la Justice, tenant compte de la prescription, avait retenu 38 victimes), retrouve la salle d’audience du palais de justice de Rodez qui avait déjà été le théâtre de son très médiatique procès.

Convoqué mercredi devant le tribunal correctionnel, l’ancien frère des Béatitudes, personnage central de la communauté religieuse au sein de l’abbaye de Bonnecombe et ailleurs en France pour en avoir été le chantre, vient cette fois sans avocat. Lui qui a purgé sa peine et vit désormais coupé du monde en attendant d’obtenir un logement HLM se retrouve de nouveau confronté à son passé. Car une nouvelle victime s’est manifestée. Âgée de 12 ans au moment des faits, cette trentenaire reproche à l’ancien frère de l’avoir embrassé à plusieurs reprises sur la bouche.

{{«Des dizaines et des dizaines d’enfants»}}

«Lors du procès de 2011, tout a resurgi, et sa plainte a été instruite», explique la présidente Sylvie Rouanne. Pierre-Étienne Albert rappelle alors qu’«en 2007, (il) avait fait la liste de toutes ses victimes, et son nom y figurait». De nouveau face à cet homme quatre ans plus tard, le procureur de la République, Yves Delperié, regarde le moine et rappelle que, parmi les condamnés passés par cette salle, «il est certainement celui qui a fait le plus de mal», parce qu’il s’en est pris «à des dizaines et des dizaines d’enfants».

Ne s’opposant pas à une confusion avec la peine de 2011, il requiert de trois à quatre mois de prison. L’ex-chantre des Béatitudes demande «pardon du fond du cœur» et dit qu’il s’est «rendu compte du mal (qu’il) avait fait», lors de son premier passage devant ses juges. «La Justice m’a permis de prendre conscience de beaucoup de choses, même s’il reste beaucoup à faire pour moi», déclare-t-il. Le tribunal le condamne à trois mois d’emprisonnement. Une peine qui est intégrée à celle prononcée en 2011. L’ancien moine de Bonnecombe devra aussi payer 2000€ de dommages et intérêts son énième victime.

source :
http://www.centrepresseaveyron.fr/2015/10/29/l-ancien-moine-des-beatitudes-pierre-etienne-albert-de-nouveau-juge-a-rodez,978407.php