BRUXELLES Succession de communiqués de presse et de réactions hier à propos du rapport de la Sûreté de l’État dont la DHfaisait écho hier. Les quatre personnes qui y sont citées ont démenti avec force appartenir à l’Église de scientologie ou avoir été infiltrées par celle-ci. L’Église, elle-même, a également démenti la teneur du rapport.

La Sûreté de l’État a envoyé un communiqué hier. Elle regrette la fuite de l’un de ses documents dans la presse et “se réserve le droit de porter plainte suite à la transmission d’informations classifiées” . De la sorte, l’institution confirme indirectement l’existence du rapport et de son contenu…

La Sûreté a constaté que la scientologie cherchait à obtenir des relais au sein de la communauté belgo-congolaise, surtout depuis Bruxelles, afin d’étendre son influence au Congo.

Pour ce faire, elle “a tenté de se rapprocher” (dixit le rapport) du député bruxellois Pierre Migisha (CDH). Rien de plus en ce qui le concerne. Ce dernier a, comme dans la DH d’hier, répété qu’il n’avait “jamais été contacté par qui que ce soit” .

Sa collègue du Parlement, Gisèle Mandaila (FDF), est aussi citée, mais avec très peu de détails. Hier, dans un communiqué, elle a répété (DH d’ hier ) ne jamais“avoir eu le moindre contact avec l’Église de scientologie” .

Déclarations similaires dans le chef de Justine M’Poyo Kasa-Vubu (voir ci-dessous) et du député Bruxellois Bertin Mampaka (CDH) à propos desquels la Sûreté est pourtant catégorique. Elle les qualifie de “recrues de choix” qui ont tenu à garder “secrète” leur “conversion” .

Les deux nient formellement tout lien avec la scientologie et critiquent vivement le travail de la Sûreté. “Je compte demander à mon avocat de déposer plainte pour diffamation, injure et calomnie… Je n’ai pas encore rencontré Tom Cruise… Bientôt la seule chose dont on ne m’aura pas encore accusé, c’est d’avoir dirigé al-Qaida au Maghreb” , a dit hier M. Mampaka. Qui, la veille, dans la DH , demandait un“audit” de l’institution, précisant qu’elle avait “déjà été manipulée” .

Enfin, la branche belge de l’Église de scientologie a jugé hier “hallucinantes” les informations du rapport. “Nous démentons complètement. L’Église est apolitique” , assure Agnès Bron, son attachée de presse. “Nous ne prenons jamais de position politique. D’ailleurs, nous soutenons le principe de séparation entre l’Église et l’État. Et aux élections, chaque membre est libre de voter comme il veut.”

“La scientologie est présente dans 170 pays à travers le monde. Y compris au Congo. Ce n’est pas nouveau. Nous y développons les mêmes programmes humanitaires qu’ici en Europe.”

Antoine Clevers

© La Dernière Heure 2013

Source : http://www.dhnet.be/infos/faits-divers/article/421646/vives-critiques-contre-la-surete-de-l-etat.html