Partout où sévit la COVID-19, les consignes se ressemblent : les gens sont confinés à la maison à des degrés divers, les grands rassemblements sont interdits, le lavage fréquent des mains est recommandé. 

Ces mesures sont rassurantes et efficaces. Sauf que partout à travers le monde, des centaines de millions de personnes font exactement le contraire. Souvent, ces personnes suivent les sottes directives de leurs dirigeants religieux. Avec pour résultat que la COVID-19 se propage plus rapidement et que les décès qui lui sont liés augmentent.

Comment des organisations religieuses propagent-elles le virus ?

Le cas le plus patent s’est produit en Corée du Sud. Le dirigeant de l’Église de Shincheonji de Jésus a refusé d’annuler ses rassemblements religieux. Résultat : plus de 500 cas de coronavirus sur les 9000 que compte le pays sont directement liés à cette Église. En Inde, des hindous refusent le confinement parce qu’ils croient que boire de l’urine de vache les protège contre la maladie. Un grand débat national sur l’opportunité de fermer les lieux de culte secoue le pays. En Louisiane, un pasteur évangélique célèbre des messes de plus de 1000 personnes et propose de tenir demain un méga-rassemblement avec des fidèles des paroisses voisines. C’est que selon lui, la crainte de la COVID-19 serait politiquement motivée et que les fidèles ne doivent pas avoir peur, parce que Dieu est avec eux… En Grèce, en banlieue d’Athènes, un évêque orthodoxe explique que dire que la communion favorise la transmission des virus est « un blasphème ». Donc les célébrations religieuses vont se poursuivre.

Les dirigeants religieux sont-ils tous coupables de propager ces bêtises ?
Tous les dirigeants religieux ne propagent pas ces stupidités. En Italie, les messes publiques sont annulées, mais les églises demeurent ouvertes. À Montréal, les dirigeants juifs ont fermé les synagogues. Plusieurs mosquées des grandes capitales du monde sont fermées. Mais il en faut plus pour ralentir la ferveur religieuse. Dans beaucoup de pays musulmans, les mosquées de province sont pleines à craquer. Au Pakistan, des leaders religieux ont déclaré que les musulmans « n’étaient pas faibles au point de laisser ce virus vider les mosquées » et que de toute façon « Allah protège les croyants »

Les religions sont-elles utiles contre les épidémies ?

Devant tant d’ignorance, on pense aux grandes épidémies du Moyen Âge. À cette époque, les religions profitaient des épidémies pour accroître leur pouvoir. Sauf que de nos jours, tout le monde devrait comprendre que les épidémies n’ont pas une origine divine. Par conséquent, lutter contre elles ne relève pas de la prière et encore moins de la dévotion. La seule utilité des religions en temps d’épidémie est d’apporter espoir et consolation aux croyants. Inutile de se rassembler pour cela.

Que faire avec les religions ?

L’humanité se trouve à une croisée des chemins. Alors qu’on peut plaider que pendant des millénaires les religions ont pu favoriser l’épanouissement de la civilisation, il apparaît que la religion dans sa forme la plus naïve, et souvent la plus fondamentaliste, est devenue ennemie de l’humanité.

Quelles leçons tirer de certaines réactions religieuses ?

Les réactions dangereuses à la COVID-19 devraient nous inciter à repenser la place de certaines religions dans nos sociétés et surtout les passe-droits exorbitants qui leur sont accordés. Certains dirigeants religieux ont des comportements qui incitent leurs ouailles à commettre des actes criminels en ne se protégeant pas et en infectant les personnes saines.

https://www.journaldemontreal.com/2020/03/21/betises-religieuses

Journal de Montréal

LOÏC TASSÉ

Samedi, 21 mars

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