Balais, éponges et serpillières à la main, ils arpentent le stade de la Méditerranée. Sur leur tee-shirt, une petite étiquette blanche : “volontaire”.

“Ils”, ce sont les témoins de Jéhovah. Depuis 2006, ce mouvement, qui s e réclame du christianisme, occupe chaque année les lieux pendant quelques jours, non pas pour organiser un tournoi de rugby, mais pour accueillir son assemblée internationale.

Cette année, elle se tiendra à partir de demain et jusqu’à dimanche, alors que vingt autres se dérouleront partout en France durant les deux mois d’été.

Nettoyer et pardonner

“Après le vélodrome de Marseille entre 2002 et 2006, nous revenons à Béziers parce que la capacité d’accueil est importante et le site est central”, explique Michel Truzman. Ce Montpelliérain souriant, chargé de la communication, ne nous quitte pas d’une semelle pendant toute la durée de la visite et semble connaître chaque bénévole.

“On n’a jamais eu aucune réaction hostile venant des Biterrois et nous avons d’excellentes relations avec la mairie”, tient à préciser Félix Patriarcat, coordinateur de l’événement. La ville loue le stade 10 000 € par jour environ.

Au programme du congrès : des discours et des instructions bibliques autour du thème “La parole de dieu est vérité”. Les invitations ont été lancées dans toute la région et plus de 7 500 personnes sont attendues. Alors pour que tout soit prêt à temps, quatre cents bénévoles de tous âges ont répondu présent dès hier.

Stade avec piscine chauffée pour les baptêmes

Pendant que certains astiquent les gradins, d’autres branchent enceintes et micros, ou déplient des lits de camp dans la salle de repos. Une petite piscine chauffée sera installée au centre de la pelouse pour les baptêmes.

Jean-Luc, 53 ans, un des cinq cents témoins de Jéhovah de Béziers, a déjà vécu ce branle-bas de combat. Ses parents l’ont souvent amené avec eux, mais il dit être véritablement impliqué depuis ses 17 ans. “On est heureux de se retrouver, ça nous permet de partager notre foi”, assure-t-il.

Sa femme, Patricia, a rejoint le mouvement au même âge. “J’ai rencontré une personne et je suis devenue témoin de Jéhovah. Mes parents n’étaient pas d’accord, alors à 18 ans je suis partie.”

Jean-Luc ajoute aussitôt : “Mais tu avais bien réfléchi”. Sa femme hoche la tête. “On apprend à pardonner”, souffle-t-elle.

Quant aux interrogations à propos des dérives sectaires, Michel Truzman les balaie d’un revers de la main : “La décision de la Cour européenne de 2011 qui considère que la France a violé notre liberté religieuse nous lave de tout soupçon

source : MIDI LIBRE.fr
par CLÉMENCE FULLEDA
04/07/2013, 09 h 03