lundi 14 juin 2010
[http://www.toulon.maville.com/actu/actudet_–Brahma-Kumaris-une-secte-sevit-elle-a-Toulon-_loc-1409741_actu.Htm->http://www.toulon.maville.com/actu/actudet_–Brahma-Kumaris-une-secte-sevit-elle-a-Toulon-_loc-1409741_actu.Htm]
Lundi, 19 h, à deux pas de la place de la Liberté. Nous nous rendons dans les locaux du Brahma Kumaris. Un simple club de yoga ? Peut-être pas. L’organisation est classée depuis le 22 décembre 1995 dans le rapport d’enquête parlementaire en tant que « secte apocalyptique orientaliste pouvant présenter un danger ». Nous sonnons, craignant un peu l’intox. Un homme que l’on appellera M. nous ouvre. « Pas de photo et pas mon identité. » Telles sont les règles fixées. « C’est la première fois que je reçois des journalistes », s’inquiète-t-il.
La quarantaine et les yeux clairs, M. se présente comme un simple intervenant. Il nous demande l’objet de notre visite. « Euh… Il paraît que vous êtes une secte. » Le visage de M. se ferme. Il coupe la musique zen qui tintinnabule dans le salon cossu et se dit « surpris, embarrassé, navré par ces accusations. »
« Nous donnons aux gens des clés pour qu’ils se sentent mieux », confie-t-il. Toutes ces réponses sont sur le ton : une secte ? N’importe quoi ! Nous lui parlons alors du rapport de 1995. « C’est vrai. Mais si vous voyez comment ce rapport a été rédigé… C’est un déni de démocratie ! »
{{“Les gens sont libres de partir”}}
Un peu plus tard, il avouera même que le Brahma Kumaris est la seule branche du Raja Yoga (lire ci-dessous) à être classée en tant que secte. « Ce n’est pas amusant d’avoir cette étiquette-là. C’est la vision du gouvernement. Pas la nôtre. Ils ne sont jamais venus voir ce que nous faisons dans nos séances. » Justement. Quel est le contenu de leurs séances ? Les réponses de M. sont assez floues. Il avance d’abord qu’il n’y a aucune obligation. « Les gens peuvent décider d’en faire un peu ou beaucoup. Ils sont libres de partir quand ils le désirent. Nous adaptons nos cours à la demande. Par exemple, une de nos adeptes vient ici pour chercher du silence. »
Au milieu de la pièce se trouve un pupitre avec un tableau blanc. « C’est pour les cours magistraux sur l’enseignement Brahma. » Quel est-il ? « La recherche de la paix intérieure. »
{{Gratuit… mais ouvert aux dons}}
Autre argument pour réfuter les accusations de secte ? L’argent. Les « cours » seraient gratuits. Étonnant en ces temps où tout à tendance à augmenter… « La spiritualité ne se monnaie pas, explique M. Nous avons d’autres valeurs que l’argent. Nos valeurs sont spirituelles. Nous avons tellement de chance d’avoir acquis ce savoir… »
Mais comment ce club fait-il pour se payer un si bel appartement en plein centre-ville ? « Les dons des adeptes ainsi que l’argent de l’organisation, poursuit M. qui avoue se rendre souvent en Inde au siège du BKWSU (Brahma Kumaris world spirituality university) pour y suivre une « mise à niveau ». Fin de l’entretien. M. termine en se disant « désolé que des personnes aient quitté le Brahma en pensant que c’était une secte ». Il les invite même à revenir au plus vite. Histoire de les faire changer d’avis…
D. Allemand
Var-Matin