Par Marion Sauveur avec Aude Leroy. Europe 1

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Publié le 07 Avril 2010 à 01h13

{{PORTRAIT – Il a fallu quatre années à Nathalie pour se défaire des emprises d’une secte.}}

Au départ, c’est une méthode nouvelle qui attire. C’était le cas de Nathalie. La jeune femme d’une trentaine d’années désirait trouver une solution à ses cauchemars incessants. Elle s’est alors laissée berner par un mouvement néo-chamanique, un stage d’initiation à une plante miracle : l’Iboga, une plante venant du Gabon et qui est aujourd’hui officiellement considérée comme une drogue.

{{Effets dévastateurs}}

Projections de films, chants sacrés, danses rituelles, jeûne : les dérives sectaires étaient nombreuses. Nathalie a participé à tous ces rituels, jusqu’à ceux de l’absorption de la plante. “J’ai commencé à avoir des visions, plusieurs en fermant les yeux et les yeux ouverts. C’était l’horreur. J’avais l’impression d’être dans une sorte d’enfer dont je n’arrivais pas à sortir”, explique-t-elle.

“Si on n’obtempérait pas on était des riens du tout” :

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Nathalie a quitté le groupe au bout de quatre ans. Elle a mis du temps à se défaire de son emprise physique et du conditionnement quasi-sectaire. “C’était la fatigue, les rituels. On nous disait qu’on était des gens supérieurs et qu’on avait compris des tas de choses. Et le jour où j’ai voulu sortir un ami de ça, ils sont devenus super agressifs”, raconte-t-elle.

Méfiance, c’est le maître-mot de Nathalie. Elle voit se multiplier les séminaires sur les plantes africaines et les médecines indiennes sur internet. Un constat également de la Mission Interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). Elle rendra mercredi son rapport annuel consacré justement sur cette pratique de plus en plus courante : le tourisme néo-chamanique et les nutritions fantaisistes.