Réunis dans le cadre de la Xème Assemblée plénière de l’Association des conférences épiscopales de la région d’Afrique centrale (Acerac) qui s’est déroulée du 6 au 13 juillet 2014 à Brazzaville, en République du Congo, les évêques des conférences épiscopales nationales d’Afrique centrale ont dénoncé et montré leur détermination à lutter contre les sectes «qui ne cessent de faire des ravages dans nos Eglises et dans nos familles, y semant la division et le désarroi». Les représentants des Conférences épiscopales nationales du Cameroun, de la Centrafrique, du Congo, du Gabon, de la Guinée Equatoriale et du Tchad se sont adressés aux pouvoirs publics pour leur rappeler que «certaines politiques sociales mises en place vont à l’encontre du bien des familles».

Eradication des discriminations et spiritualité éclairée

Ils dénoncent aussi certaines pratiques et la croyance en la sorcellerie : «Ces croyances et accusations reposent souvent sur une mauvaise interprétation de la tradition et une lecture fondamentaliste de la Bible. D’où la nécessité d’une pastorale de la rationalité, qui repose sur une spiritualité éclairée et solide.» Les 25 archevêques et évêques – accompagnés par un abbé et trois délégués représentant les laïcs – qui ont fait le déplacement de Brazzaville ont accordé leurs violons sur la nécessité de lutter contre les discriminations au sein des familles : «Les femmes, les jeunes, les enfants, les personnes âgées, les veuves et les orphelins(…) sont parfois objets de discriminations et même de violence dans la famille et dans la société. La pastorale familiale, avec le concours des Commissions «Justice et Paix» doivent lutter pour l’éradication de ces discriminations».
En ce qui concerne les menaces sur la famille, les évêques soulignent que «la crise (de la famille – ndlr) n’est pas nécessairement négative. Elle peut même s’avérer très structurante quand elle est bien gérée», souligne le communiqué. Selon les évêques : «Les soubresauts que connaissent les familles aujourd’hui sont sans doute un appel de l’Esprit Saint à travailler davantage à la restructuration et à la promotion de la famille en général et de la famille chrétienne en particulier, dans la perspective de la nouvelle évangélisation». Dans un contexte marqué par l’égoïsme, l’utilitarisme et l’hédonisme, le message des évêques revient sur «l’éducation à l’amour» et met en relief l’accompagnement des couples après la célébration du mariage.

La dot dénaturée dévalorise la dignité de la femme

Il est question de former les familles auxquelles il est recommandé de témoigner de leur vie de foi et de s’engager socialement, de ne pas négliger la vie spirituelle en famille et d’éduquer chrétiennement leurs enfants. Une recommandation porte aussi sur le dialogue en famille, le sens du pardon et la réconciliation. Sur les dérives concernant la dot pour les mariages, le message des évêques fait savoir qu’: «Aujourd’hui, elle s’est dénaturée et freine l’engagement de nombreux jeunes. De plus, elle dévalorise la dignité de la femme considérée comme une marchandise. Il convient de travailler à restituer à la dot sa valeur symbolique initiale», précise ce communiqué. Tout en mettant l’accent sur une pastorale active pour les mariages mixtes et interreligieux, les évêques venus du Cameroun, de la Centrafrique, du Congo, du Gabon, de la Guinée Equatoriale et du Tchad ont réfléchi dans la perspective du prochain Synode sur la famille, convoqué par le Pape du 5 au 9 octobre prochain, à Rome, au Vatican. Cette Assemblée générale extraordinaire des évêques sera consacrée aux « défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation ».

source : lanouvelleexpression.info