Des dizaines de milliers de Camerounais ont dû fuir leurs foyers à cause des attaques par des membres de Boko Haram
© ©OCHA/Ivo Brandau

Les premiers à s’en inquiéter, ce sont les militaires eux-mêmes. Sur sa page Facebook, Didier Badjeck, colonel et en charge de la Communication au ministère camerounais de la Défense, lançait ainsi un appel de cœur sur ce réseau social.

« Il ne faut pas que la répétition de l’horreur nous rende insensible », a-t-il écrit.

L’officier supérieur de l’armée camerounaise allait, par la suite, nous confirmer ses regrets de constater la perte d’audience de la tragédie qui se joue au quotidien à la frontière du Cameroun avec le Nigeria et ce, malgré les actes barbares de Boko Haram qui y ont toujours cours.

Un constat que partage le collectif « Unis pour le Cameroun ». En février 2015, il avait organisé une gigantesque marche contre Boko Haram qui avait rassemblé des dizaines de milliers de personnes dans les rues de Yaoundé.

Son président, Guibai Gatama, spécialiste de la région, évalue les victimes de la secte jihadiste à environ 2 000 personnes à ce jour, civils et militaires confondus. Il s’insurge, lui aussi, contre ce qu’il qualifie de « banalisation » du conflit et de ses conséquences.

« Boko Haram continue de tuer mais les Camerounais ne s’en émeuvent désormais qu’à peine », s’alarme-t-il.

Le Collectif annonce, pour les prochains jours, un mois entier de sensibilisation pour remobiliser les Camerounais autour de cette cause qui a connu une grosse décote, même au sein des médias locaux.

source : Par RFI Publié le 07-08-2017 Modifié le 07-08-2017 à 19:08