Environ 280 résidents de Sainte-Agathe-des-Monts, dans les Laurentides, se sont volatilisés en pleine nuit lundi. Ce sont des membres d’une controversée communauté juive hassidique, Lev Tahor, qui ont décidé de tout laisser derrière et aller vivre en Ontario, pour fuir la DPJ, notamment, disent-ils.

C’était dans la nuit de dimanche à lundi. Au moins trois autobus ont quitté la ville, avec environ 150 adultes et 130 enfants à bord, certains aussi jeunes qu’un mois.

Les policiers de la Sûreté du Québec ont observé la chose, sans intervenir. Il n’y avait là rien de criminel, nous disent nos sources. Mais on a tout de même documenté l’affaire.

Le groupe s’est installé depuis dans le sud-ouest de l’Ontario. Une affaire apparemment planifiée depuis un moment.

La communauté Lev Tahor se plaindrait d’être incomprise par la Direction de la protection de la jeunesse et craignait de se faire retirer des enfants, entre autres.

Les membres d’une communauté jumelle installée en Israël sont qualifiés là-bas de «talibans juifs» tant ils son orthodoxe.

La Presse avait visité cette communauté dont le nom signifie «coeur pur» en hébreu, en 2011.

Elle y avait constaté que les jeunes filles y font leur apprentissage à la maison pendant que les garçons fréquentent une école spéciale. Dès 10 ans, elles sont vêtues d’un imposant vêtement noir qui recouvre tout leur corps sauf le visage. Elles se marient très jeunes, mais jamais avant 16 ans pour respecter la loi canadienne, avait alors expliqué Mayer Rosner, un des leaders de la communauté. Elles ne choisissent pas leur mari.

À l’époque, M. Rosner disait ceci au sujet de la DPJ: «de temps en temps, quelqu’un les appelle à notre sujet. Mais ils sont venus nous rencontrer et n’ont rien eu à redire, dit-il. Nous vivons dans un pays démocratique et nous pouvons nous habiller comme nous le désirons».

Mais à cette même époque, deux adolescentes envoyées dans la communauté par leurs parents israéliens avaient été interceptées à l’aéroport Trudeau par Immigration Canada, sur demande d’Interpol.

C’est qu’un juge israélien avait statué que les deux filles ne pouvaient se rendre à Sainte-Agathe, car elles risquaient d’y entrer dans une secte et d’être mariées contre leur gré.

Source : le 21 novembre 2013
La Presse
par MARIE-CLAUDE MALBOEUF et DAVID SANTERRE
http://www.lapresse.ca/actualites/national/201311/21/01-4713223-280-juifs-hassidiques-ultraothodoxes-ont-fui-sainte-agathe-des-monts.php