Le coup est dur pour le couple Michelena. Myriam et Pascal, anciens membres de la communauté des Béatitudes à Cuq-les-Vielmur entre 1998 et 2002 espéraient beaucoup de la plainte qu’ils avaient déposé en avril 2005 contre leur ancienne communauté religieuse pour des faits d’escroqueries et abus de faiblesse.

Depuis de longs mois en effet, toune autour de cette communauté qui compte une trentaine de sites en France, reconnue par le Vatican comme «laïque» le doute et le soupçon de «dérives sectaires». La Miviludes, mission interministérielle de vigilance contre les dérives sectaires a déjà pointé du doigt les Béatitudes, anciennement nommées «Lions de Judas et de l’agneau immolé».

Selon les associations «anti sectes» , cette communauté joue, ou jouait en tout cas, un jeu dangereux, mêlant thérapie, médecine , psychologie et spiritualité.

Des domaines qui , pourtant, doivent rester étanches.

C’est aussi tout cela que le couple Michelena espérait dénoncer en allant devant la justice castraise et en publiant un livre, «Les marchands d’âmes» aux éditions Golias.

Aujourd’hui, la justice vient de trancher et a classé sans suite la plainte des Michelena.

Dans son ordonnance de revoi en effet, la juge d’instruction estime en effet qu’il n’y a pas eu abus de faiblesse mais plutôt un ressenti de «manipulation mentale», une notion qui l’entre pas dans droit tel quel. Par ailleurs, elle ne s’exprime pas sur l’escroquerie, estimant que les faits dénoncés par Myriam et Pascal Michelena étaient prescrits de toute façon.

«Si nous avons tardé à porter plainte, c’est parce que nous avons essayé en premier lieu de trouver une solution avec les institutions éclésiales et le tribunal d’officialité de Toulouse. N’ayant pas été entendus, nous sommes allés vers la justice pénale. Aujourd’hui, nous sommes ecoeurés par tout cela. Mais nous voulons tourner la page en espérant que d’autres victimes trouvent le courage et l’énergie de prendre le relais.»
La communauté estime que les choses ont changé

La communauté des Béatitudes dont fait partie le château Saint-Luc a, depuis le début de cette affaire, reconnu que «des erreurs avaient été commises» par le passé.

Le berger Bernard-Marie notamment expliquait il y a quelques mois dans nos colonnes que desormais, tous les frères et sœurs de la communauté disposait d’une couverture sociale par exemple et que les domaines du travail psychologique sur soi des membres et le domaine religieux étaient maintenant strictement séparés.

D’ailleurs, fin 2007, les autorités du Vatican qui avaient donné un statut d’association de fidèles aux Béatitudes pour 5 ans, leur ont imposé de nouvelles obligations.

Selon nos informations, ces obligations comportent notamment l’interdiction faite aux membres de la communauté de porter l’habit religieux, l’obligation faite aux familles d’avoir une résidence indépendante des autres membres, la protection des enfants, l’obligation de disposer d’un emploi…etc.

Par ailleurs, le Vatican demande explicitement aux dirigeants de la communauté de proscrire les pratiques liées à ce que l’on appelle le «psycho-spirituel», c’est à dire le mélange entre le religieux et une forme de thérapie.

Publié le 02 mai 2008 à 11h29 | Auteur : Jean-Marc Guilbert.

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