Que s’est-il passé ?

Jeudi 28 août, Brett et Naghemeh King, 51 et 45 ans, témoins de Jéhovah, ontsoustrait leurs fils de cinq ans, Ashya, à l’hôpital de Southampton (sud de l’Angleterre) où il est traité pour une tumeur au cerveau.

Le personnel de l’hôpital alerte alors la police du Hampshire, qui émet un mandat d’arrêt européen pour « négligence » : l’état de santé de l’enfant nécessite une assistance médicale vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sa sonde d’alimentation risque d’arriver à court de batterie, mettant sa vie en danger, avertit la police.

Commence alors une véritable chasse aux parents à travers l’Europe, menée conjointement par les polices britanniques, française, puis espagnole. La famille, qui compte sept enfants, serait arrivée à Cherbourg le jeudi au soir après avoir pris un ferry pour traverser la Manche. Très vite, elle est repérée en route vers le sud de l’Europe.

samedi, les parents sont interpellés par la police espagnole à Velez-Malaga (Andalousie), menottés, puis placés en garde à vue, tandis qu’Ashya leur est arraché pour être hospitalisé à Malaga, où il se trouve toujours actuellement.

Quelles sont les versions qui s’opposent ?

Au moment de l’enlèvement, la presse britannique présente les King comme des« kidnappeurs » et pointe leur appartenance religieuse comme motif de leur refus des traitements proposé par l’hôpital anglais – les témoins de Jéhovah refusant les transmissions sanguines.

Mais la situation se retourne trois jours plus tard après que ceux-ci ont donné leur version de l’histoire : Ashya venait de subir une opération du cerveau qu’ils n’avaient nullement contestée.

Mais, désespérés par l’état de leur fils, ils voulaient rejoindre l’Espagne, où ils possèdent une villa, dans l’espoir de lui offrir un traitement alternatif – appelé protonthérapie – repéré sur Internet et non disponible au Royaume-Uni. Après l’Espagne, où ils souhaitaient vendre leur villa pour financer le traitement, ils envisageaient de se rendre à Prague, en République tchèque, dans l’un des rares centres européens équipés, avait alors précisé leur avocat, Juan Isidro Fernandez Diaz. Ce dernier avait alors affirmé : « à aucun moment la vie de l’enfant n’a été en danger. Le père sait parfaitement contrôler la machine qui l’alimente ».

Lire (édition abonnés) : Le cauchemar de parents anglais jugés « négligents »

Retournement de l’opinion publique : la police critiquée

Dès lors, les King s’attirent la sympathie de l’opinion publique, tandis que, dans le même temps, le travail de la police se voit vivement critiqué : la Grande-Bretagnese demande si la police n’est pas allée trop loin en traitant l’affaire comme un acte criminel.

Plusieurs responsables politiques réclament le retour à une mesure plus juste et une pétition demandant la libération des parents recueille plus de 72 000 signatures sur la plateforme Change.org.

La justice britannique ordonne la levée du mandat d’arrêt

Alors que le Royaume-Uni demandait d’abord l’extradition du couple, la justice britannique a finalement ordonné la levée du mandat d’arrêt contre les King, mardi. Une décision qui a déclenché l’immédiate approbation du premier ministre britannique, David Cameron. « Je salue l’abandon des poursuites contre les parents d’Ashya King. Il est important que ce petit garçon reçoive des soins et l’amour de sa famille », a-t-il ainsi écrit sur son compte twitter.

Peu de temps après, la justice espagnole a ordonné la remise en liberté immédiate des parents, laissant entrevoir la conclusion de cette affaire ubuesque. Le couple est finalement sorti de prison dans la soirée.

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source :
Le Monde.fr avec AFP
http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/09/02/l-emballement-judiciaire-et-mediatique-autour-de-l-enfant-britannique-malade-enleve-par-ses-parents_4480657_3224.html