Val-d’Oise : le conseiller conjugal accusé de viols
La justice a également retenu la dimension sectaire du dossier, le poursuivant également pour « abus frauduleux de l’ignorance ou de la faiblesse d’une personne en état de sujétion psychologique ou physique résultant de pression ou technique de nature à altérer le jugement ». Le procès, prévu pour durer six jours, se déroule à huis clos, à la demande d’une des victimes.
Décrit comme «un gourou»
L’enquête des gendarmes avait débuté à la fin de l’année 2012 à la suite du recueil de plusieurs témoignages de patientes. Elles évoquent le déroulement des consultations dans les locaux de Moisselles, où il s’était installé. Cela commence par une séance d’écoute, pouvant durer une heure et demie, pendant laquelle la personne raconte son enfance et ses rêves.
Suit la séance de bioénergie, qui nécessite que les femmes se déshabillent entièrement, au motif que le corps est le reflet de leur état psychologique. Puis viennent le massage et des exercices suspects.
Une patiente raconte qu’il fallait se mettre à quatre pattes, être assise sur les genoux du praticien, effectuer des mouvements de bassin ou d’adducteurs, accepter des palpations. Les plaignantes décrivent enfin le débriefing au cours duquel Thierry L. affirmerait son emprise mentale. Elles parlent d’avilissement, de honte et de manipulation, le décrivant comme « un gourou ».
Une douzaine de femmes partie civile, l’accusé conteste les viols
« Il conteste la notion de viol », souligne à l’ouverture du procès l’avocat de l’accusé, Me Frédéric Zajac. « Les personnes avaient donné leur accord, ajoute-t-il, évoquant le consentement des plaignantes. Les femmes sont venues le voir, il a essayé de les aider. Certaines expliquent s’en être sorties grâce à lui. » Une trentaine de femmes ont été entendues dans le cadre de l’instruction judiciaire, une douzaine s’est constituée partie civile.
Placé sous contrôle judiciaire, l’accusé conteste les accusations de viol. Il a indiqué pendant l’enquête avoir assisté ses patients bénévolement pendant de nombreuses années, se formant avec sérieux. Il n’aurait commencé à demander de l’argent (autour de 80 à 100 €) que lorsque sa situation financière est devenue difficile.
«Elles avaient placé en lui toute leur confiance»
« Les victimes attendent que l’on reconnaisse ce qu’elles ont subi, l’emprise mentale exercée sur elles et qu’il soit condamné », souligne de son côté Me Maleine Picotin-Gueye, qui assiste quatre parties civiles. « Elles avaient placé en lui toute leur confiance », insiste-t-elle, évoquant des femmes « dont aucune n’a été reconnue comme affabulatrice » et un accusé qui « est dans le déni ».
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