Elle a permis en effet de pointer du doigt la dangerosité des pratiques de gourous proposant des “voyages” sans avoir la maîtrise des techniques ancestrales.
Un petit rappel des faits s’impose : le 18 juillet 2006, à La Voulte-sur-Rhône décédait un jeune Alsacien de 26 ans, Jerry Gargowisch, venu pour un “stage”. Les analyses diligentées par le parquet avaient alors permis de relever la présence de médicaments associés à une dose massive d’iboga, et conclu au rôle déterminant de la plante dans le décès. Sauf qu’à cette période, l’iboga n’est pas encore classé comme stupéfiant.

{{Poursuivis pour exercice illégal de la médecine, de la profession de pharmacien et homicide involontaire}}

Cinq prévenus sont attendus le 1er décembre à la barre : le chaman, Herman Nzamba Boussougou, appelé aussi Mallendi, ses assistants, Julien Crochart et Kévin Mathelin, et le couple chez qui avait visiblement lieu le “stage” à La Voulte-sur-Rhône, Jeanne et Gérard Sestier. Tous les cinq sont prévenus de mise en danger d’autrui. Il est reproché en plus à Mallendi et Jeanne et Gérard Sestier l’exercice illégal de la médecine et de la profession de pharmacien. Le couple chez qui se déroulait la cure est poursuivi en outre pour homicide involontaire. Concernant l’exercice illégal de la médecine, les prévenus encourent 1 an de prison. Le couple encourt quant à lui 5 ans s’agissant de l’homicide et 75 000 € d’amende.
Jusqu’à présent, les organisateurs de la fameuse “cure” ont décliné toute responsabilité. Ils déclarent que la victime aurait pris d’autres substances en plus qui auraient causé son décès et qu’ils n’en auraient pas été tenus informés.
Dans cette affaire, Herman Nzamba Boussougou est le seul à avoir effectué un mois et demi de détention.
L’iboga est une plante originaire du Gabon. C’est suite à l’affaire ardéchoise dite de l’iboga qu’ont été établis les constats les plus alarmants de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). Moins d’un an plus tard, en avril 2007, l’iboga, érigé au rang de stupéfiant, faisait l’objet d’une interdiction de consommation en France.

Source : LE DAUPHINE du 1er décembre 2011