Même si aucun lien formel n’a pour l’instant été établi entre des satanistes et les sévices portés sur les animaux, le service interministériel dédié aux sectes est mobilisé auprès des gendarmes sur le terrain.

La piste d’une dérive sectaire est officiellement étudiée. Selon nos informations, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), qui dépend de la ministre déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa, va « apporter son concours » à l’enquête de la gendarmerie nationale sur les multiples mutilations de chevaux survenues ces derniers mois.

« Si à ce jour, aucun élément ne permet d’établir formellement un lien avec un éventuel mouvement sectaire, certains faits rappellent des pratiques liées à des rituels sectaires et notamment dits sataniques », précise le ministère de l’Intérieur.

La piste satanique avait déjà été évoquée – sans être confirmée – par des enquêteurs après la multiplication de cas de mutilations d’équidés. Depuis le début de l’année, plusieurs chevaux ont été retrouvés morts et mutilés un peu partout en France, faisant monter la crainte chez de nombreux éleveurs et centres équestres.

Un mouvement sataniste pourtant en déclin

Rien que cette semaine, quatre cas de mutilations de chevaux et un cas de mutilation de veau ont été signalés en Saône-et-Loire, dans le Jura, la Sarthe et les Deux-Sèvres. Avant cela, plus d’une dizaine d’attaques avaient été recensées sur tout le territoire.

Fin juin, une note du Service central du renseignement territorial (SCRT) de la police s’inquiétait des nombreux signalements sévices qui visaient particulièrement sur les chevaux, pointant du doigt « une véritable volonté de porter atteinte aux équidés de manière générale tout en gardant une oreille en trophée ». Nombreux de ces animaux, retrouvés mystérieusement morts, ont en effet été mutilés sur plusieurs parties de leur corps et avaient l’oreille droite coupée.

Là aussi, la piste d’une dérive sectaire, notamment des pratiques satanistes, était déjà évoquée. Mais le ministère de l’Intérieur le rappelle encore ce jeudi : ce n’est qu’une piste parmi d’autres. « Les groupuscules satanistes en France n’ont pas fait parler d’eux depuis plusieurs années et semblent attirer moins de jeunes recrues », tempère le ministère. « On ne peut cependant ignorer le potentiel violent qui peut se développer au sein de ces groupes restreints et discrets et la Miviludes reste attentive ».

source :

Le Parisien

Par P.R. avec D.D.

Le 27 août 2020

https://www.leparisien.fr/faits-divers/chevaux-mutiles-la-miviludes-apportera-son-aide-aux-enqueteurs-27-08-2020-8374074.php