Or ce mois-ci, le 10 août précisément, cinq d’entre eux ont été verbalisés pour… dissimulation du visage! Ils étaient rassemblés au 69, rue Legendre (XVIIe), non loin d’un centre de scientologie, une organisation contre laquelle Anonymous milite tout particulièrement.

La préfecture de police a reconnu hier que l’infraction « avait été constatée ». Ses services n’ont cependant pas précisé le nombre de PV distribués. D’après le Code pénal (article R645-14), toute personne peut être punie si elle dissimule volontairement son visage pour ne pas être identifiée (décret dit « anticagoule »). Le PV (ou les PV) a donc été rédigé. « Libre au verbalisé de le contester », précisait hier la préfecture de police.

C’est ce que s’apprêtent aujourd’hui à faire les cinq Anonymous épinglés. « On ne se masque pas pour le plaisir! Si l’on ne montre pas nos visages, c’est parce qu’il y a un risque évident de représailles des scientologues. D’ailleurs cette organisation nous a déjà agressés », soutient l’un d’entre eux. L’article R645-14 note justement que le texte n’est pas applicable « lorsque la dissimulation du visage est justifiée par un motif légitime ».

Près de deux semaines après les faits, l’un des jeunes hommes en cause s’interroge toujours sur les motifs des policiers. Pourquoi ont-ils eu recours aux PV? « Depuis plus de deux ans, les relations entre les forces de l’ordre et notre groupe sont plutôt bonnes à Paris », remarque-t-il. En mars dernier (notre photo), les Anonymous avaient par exemple manifesté sans difficulté sur le parvis du Centre Pompidou (IVe). Ils étaient masqués, comme à leur habitude. Mais la police n’avait pas dégainé son carnet de PV.

Un nouveau rassemblement prévu samedi aux Batignolles

Qu’est ce qui a changé depuis cette date? La bande des cinq Anonymous tente de comprendre. Les policiers auraient-ils voulu marquer le coup après une action menée en début d’année? En janvier, les militants avaient alors mis sur Internet les données personnelles de 541 policiers français. La liste aurait été réalisée à partir du fichier des adhérents du syndicat Unité-Police SGP-FO, premier syndicat des gardiens de la paix (voir notre édition du 29 janvier 2012). Les manifestants avaient justifié ce piratage par des arrestations de membres présumés de leur groupe en France. Les Anonymous ne comptent pas s’arrêter là. Près de 200 d’entre eux, toutes nationalités confondues, sont attendus ce samedi encore, vers 15 heures près de l’église des Batignolles. Ils vont à nouveau s’élever contre les abus de la scientologie… toujours masqués.

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par IRIS GAUDIN | Publié le 23.08.2012, 08h28

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