« Madame Dercle ne pouvait ignorer qu’elle imposait aux autres ce qu’elle n’aurait nullemement aimé qu’on lui impose », a déclaré l’avocat général Marc Faury, qui a demandé l’exécution immédiate de la peine. La prévenue comparaît libre.

« Destruction d’individus et de familles, contrôle des correspondances, infantilisation des acteurs, soumission par le travail, confession publique, délation écrite, humiliation sexuelle : (…) voilà les fruits des entreprises de Madame Dercle », a-t-il poursuivi lors de son réquisitoire.

« Si c’est l’esprit qui inspire cela, alors il souffle sur tout le monde (…) Pourquoi ce statut privilégié? », a dit Marc Faury, en allusion au fait que les enfants de la prévenue ne fréquentaient pas la secte et qu’elle-même ne s’imposait pas plusieurs partenaires sexuels lors des séances de « navigation » – des relations sexuelles entre adhérents – où elle l’imposait aux autres.

Mme Dercle, qui a perçu au moins 400.000 euros des membres de son association, a été condamnée le 22 janvier en correctionnelle à quatre ans de prison ferme pour abus de faiblesse dans le cadre de la loi About-Picard de 2001 contre les dérives sectaire, qui inclut notamment les sévices physiques, moraux et sexuels.

L’audience d’appel, qui doit durer jusqu’à mercredi, est publique. Le procès en première instance à Lisieux s’était déroulé à huis clos.

Très sûre d’elle lors de l’audience, retournant souvent les questions à ses interlocuteurs, elle a déclaré que les membres de sa communauté étaient des gens « intelligents », « pas des victimes ».

Alors que des plaignants ont décrit des viols, Françoise Dercle a nié devant la cour avoir imposé des relations sexuelles.

Selon l’accusation, elle a aussi demandé à une membre de sa communauté alors en récidive de cancer et décédée depuis de ne pas recourir à la médecine.

La prévenue, un ancien professeur d’anglais, a travaillé dans un lycée professionnel catholique, après avoir été dans la finance.

Neuf victimes sont parties civiles en appel et sept assistent à l’audience, parmi lesquelles l’Union nationale des associations de défense des familles et de l’individu victimes de sectes. Elles étaient une vingtaine en première instance.

source : AFP Publié le 15-10-2013 à 15h45 – Mis à jour à 16h00