Le massacre de San Bernardino a ouvert un nouveau chapitre dans l’histoire de fusillades de masse aux États-Unis d’une manière inquiétante, mais différente. Comme les récentes attaques terroristes à Paris, le massacre brutal de civils innocents en Californie a mis en évidence le danger de l’extrémisme islamique, mais cette fois, ici aux États-Unis.
La grande majorité des musulmans sont modérés et paradoxalement, la majorité des victimes des groupes comme Daech sont des musulmans.
Au cours des dernières années, les musulmans modérés ont été les principales victimes des extrémistes se revendiquant d’islam, des groupes extrémistes constitués de marginaux radicalisés, mais aussi des régimes extrémistes comme le régime au pouvoir en Iran qui a été pendant les 35 dernières années l’épicentre mondial de l’islamisme radicale. Les extrémistes – que ce soit le Hezbollah, Daech, Al-Qaïda, Talibans, Hamas, ou les pasdaran du régime iranien – ne croient en aucune religion. Ils sont les ennemies de l’humanité et de la civilisation humaine.
Ne rien faire face à ce mal est clairement insoutenable, dangereux et complètement auto-destructrice. C’est très dangereux d’intervenir au Moyen-Orient pour lutter contre les extrémistes se revendiquant de l’islam, mais sans s’appuyer sur les musulmans modérés qui sont largement majoritaires dans cette région. En effet, les musulmans modérés, notamment en Iran, ont défié pendant plusieurs décennies les interprétations extrémistes de leur religion.
Alors, qui est l’ennemi ? Évidemment, l’ennemi c’est l’extrémisme islamique dont l’élément central est le régime de la République islamique d’Iran et sa Force terroriste Ghods. Cet extrémisme est également incarné par Daech, Talibans, Hezbollah et d’autres groupes terroristes qui ont exactement les mêmes objectifs que le régime iranien : répandre l’intégrisme islamique. Le régime des mollahs au pouvoir en Iran a réprimé le peuple iranien et a alimenté le sectarisme et le radicalisme islamique en soutenant le régime d’Assad en Syrie, les milices chiites en Irak, les Houthis au Yémen et le Hezbollah au Liban.
Bien qu’ils semblent avoir des programmes différents, le régime iranien et des groupes comme Daech partagent la même interprétation rétrograde de l’Islam et utilisent des tactiques barbares similaires. Leur vision du monde fasciste les incite à utiliser la violence, employer systématiquement la misogynie, pervertir la religion et agir contre les aspirations légitimes des peuples.
Si nous ne combattons pas le radicalisme islamique sous toutes ses formes – que ça soit dans sa version chiite incarnée par le régime iranien ou sa version sunnite incarnée par Daech – nous seront condamnés à voir cette région dominée par des califats, notamment le régime iranien qui propage son idéologie fondamentaliste depuis près de 40 ans.
Bombarder les positions des groupes terroristes sans apporter un soutien politique aux forces modérées dans la région va créer des vides politiques et des situations catastrophiques comme celles qu’on a déjà vu en Libye, en Syrie et en Irak.
Le défi est grand, mais on pourra relever ce défi s’il y a une coordination entre les puissances mondiales et les acteurs régionaux modérés, notamment les forces kurdes, l’armée syrienne libre, de nombreuses tribus modérées en Irak.
Le principal mouvement d’opposition iranien, le Conseil national de la Résistance d’Iran (CNRI), dirigé par une femme, Maryam Radjavi, est probablement la force anti-fondamentaliste la plus expérimentée et la plus capable dans cette région. Le CNRI lutte contre l’oppression et la misogynie des mollahs au pouvoir en Iran, il lutte pour les droits des femmes, il souhaite instaurer en Iran un Etat moderne basé sur la laïcité, l’économie de marché et les principes mentionnés dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme.
Les points de vue du CNRI sont similaires à ceux des démocraties libérales. Le CNRI a lutté avec courage et persévérance contre l’extrémisme islamique, il a réussi à rallier à sa cause des centaines de milliers de gens et a été le premier à révélé au monde le programme nucléaire dangereux du régime iranien. Ce mouvement d’opposition anti-fondamentaliste a été sévèrement réprimé par le régime iranien. Les extrémistes islamistes ont assassiné 120.000 opposants iraniens dont 90 pourcent étaient des musulmans modérés. Par ailleurs, ils ont assassiné un grand nombre de leurs opposants en dehors de l’Iran, notamment en Europe.
Nous devons agir si nous voulons mettre fin à l’islam radical et au terrorisme se revendiquant de l’islam. L’inaction va générer davantage de terrorisme ici et là.
* Majid Sadeghpour est le directeur politique de l’Organisation des Communautés irano-américains (www.oiacus.org)
Source: THE HILL Congress Blog 18 décembre 2015